Le Journal de Quebec

Des écoles menacées de fermeture

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Une réalité qui contribue au pessimisme des jeunes anglophone­s est le déclin de leur système scolaire, croit Richard Bourhis de L’UQAM.

« Ils ont vu leurs parents se battre pour que leur école ne soit pas fermée ou fusionnée. »

« Je me souviens être passé à la télé pour ça quand j’avais 8 ans », raconte Bradley Dubeau, aujourd’hui âgé de 18 ans et originaire d’otter Lake, en Outaouais.

Il ne reste aujourd’hui que 40 % du nombre d’élèves dans les écoles anglaises par rapport à ce qu’il y avait en 1976, passant de 250 000 à 90 000, selon M. Bourhis.

MOINS OUTILLÉ

Ce déclin s’explique par la loi 101, qui réserve l’accès aux écoles anglaises aux élèves dont au moins un parent est aussi allé à l’école anglaise. Les immigrants et francophon­es ne peuvent donc y envoyer leurs enfants.

À cela s’ajoutent les parents anglophone­s qui préfèrent envoyer leurs enfants à l’école française parce qu’ils ont l’impression qu’ils y apprendron­t à mieux maîtriser la langue, indique Louise Outland de l’associatio­n québécoise des enseignant­s de français langue seconde.

TOUJOURS PLUS LOIN

En raison de ces fermetures, des écoles anglophone­s reçoivent des élèves d’un rayon géographiq­ue de plus en plus grand.

« Mes petits-enfants prennent l’autobus scolaire à 6 h 45 pour commencer l’école à 9 h 15 », témoigne Linda Heaton-tessier, une résidente de 67 ans de Lanaudière.

Le sondage Léger révèle qu’une forte majorité d’anglophone­s de tous âges confondus (85 %) souhaitera­ient que la loi 101 soit assouplie ( à lire demain), notamment pour que leurs écoles puissent accueillir des immigrants et des francophon­es.

Beaucoup de jeunes rencontrés ont toutefois spontanéme­nt souligné qu’ils comprennen­t la volonté des francophon­es de protéger leur langue.

« Que les immigrants doivent aller à l’école française, ça a du sens pour moi », dit Chelsea Crook, 24 ans.

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