Le marché illégal du pot en ligne explose
Des dizaines de vendeurs opèrent sur le web
Ganja Express, Terralife, THC Delivery. Des dizaines de vendeurs de cannabis ont pignon sur le web et y vendent leurs produits. Un marché parallèle et illégal est en pleine expansion à quelques mois de la légalisation.
Des milliers de Canadiens achètent désormais leur cannabis sans prescription ni condition médicale particulière.
« On voit qu’il y a toute une infrastructure de vente par internet, le crime organisé s’est très bien préparé », estime Philippe Hurteau, chercheur à l’institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).
Pour brouiller les pistes, la plupart de ces sites web optent pour des moyens de paiement comme le transfert Interac. Leurs serveurs informatiques sont aussi hébergés à l’étranger.
« Il devient extrêmement difficile de suivre la trace de l’argent. On va repérer des dizaines de compagnies de façade », souligne Paul Laurier, ex-enquêteur à la Sûreté du Québec.
Ces vendeurs de pot 2.0 peuvent compter sur un complice involontaire : Postes Canada. La société d’état assure la livraison de la drogue, ses systèmes de détection ne permettant pas d’intercepter la plus grande partie de la marchandise. « On constate que Postes Canada est en train de s’adapter. En ce moment, ils sont dépassés », suggère M. Laurier.
CONCURRENCE
Les prix affichés par les vendeurs sur le web oscillent entre 7 $ et 10 $ du gramme.
« On verra très certainement une concurrence entre le marché légal et le marché noir, qui semble avoir une longueur d’avance actuellement », signale M. Hurteau.
« C’est relativement facile d’arrêter des producteurs ou des vendeurs illégaux. Il faut simplement que les autorités aient une volonté forte », pense l’avocat Jean-raphaël Champagne. Or, des sources policières ont confirmé à TVA Nouvelles que peu de moyens seront déployés pour éradiquer ces vendeurs illégaux. Actuellement, les efforts sont concentrés sur la vente de drogues plus dangereuses, comme le fentanyl.