Amazon s’attaque maintenant à la santé
SAN FRANCISCO | (AFP) Après la vente en ligne, les services informatiques, l’alimentation... Amazon s’attaque désormais à la santé, dernière illustration de la stratégie de croissance tous azimuts voulue par son fondateur Jeff Bezos, dont les ambitions semblent sans limites.
À sa création il y a presque 24 ans, Amazon était simplement un libraire en ligne. Désormais, le site vend à peu près de tout, de la couche-culotte à la combinaison de plongée en passant par les paquets de biscuits. Mais ses activités vont bien au-delà du cybercommerce : il ne cesse de se diversifier dans des secteurs souvent très différents ( cloud, streaming vidéo, télés et enceintes connectées, assistant virtuel Alexa, etc.).
Avec, toujours, l’ambition de bouleverser des pans entiers de l’économie, au grand dam des acteurs traditionnels, obligés de combattre les offensives du mastodonte de Seattle, qui a un credo : baisser les prix.
« Amazon a apporté à beaucoup de secteurs de la distribution la transparence des prix et la commodité », résumaient cette semaine dans une note les analystes de S&P Global Ratings. « Son modèle d’e-commerce a déplacé les attentes des consommateurs et leur comportement. Les distributeurs traditionnels sont à des étapes différentes d’adaptation à ce nouveau paysage et tous n’y parviennent pas », ajoutaient-ils.
En 2017, Amazon a ciblé l’alimentaire, en rachetant, à la surprise générale, la chaîne de supermarchés bio Whole Foods, qui lui permet de disposer de points de vente physiques et de relais-colis.
MÉTHODIQUE
Désormais, c’est à la santé que s’intéresse de près le groupe de Jeff Bezos, en raison de l’explosion de ses coûts aux États-unis. Cela donne déjà des sueurs froides au secteur, surtout si, comme le pensent certains analystes, Amazon peut ultimement vouloir vendre des médicaments sur ordonnance.
Le groupe a annoncé fin janvier une alliance avec le milliardaire Warren Buffet et Jamie Dimon, PDG de Jpmorgan Chase, pour créer un système de protection sociale, qui concernerait dans un premier temps leurs employés respectifs, soit plus d’un million de personnes.
Selon le Wall Street Journal cette semaine, Amazon, qui vend déjà des médicaments sans ordonnance, souhaiterait aussi devenir fournisseur de matériel médical pour les hôpitaux.
« Je pense que Bezos est méthodique et réfléchi. Le système de santé américain est mûr pour une réforme, en raison de l’explosion des coûts dans tous les secteurs : assurance, soins, médicaments et matériel » médical, relève Patricia Orsini, analyste au cabinet emarketer.
« De la même façon que pour toutes les autres industries dans lesquelles Amazon est entré, Bezos prévoit des solutions de rechange moins chères et des services fluides qui pourraient, à terme, rapporter beaucoup d’argent », poursuit-elle.