Afterlife soulève la colère des salons funéraires
L’entreprise de Québec repique les avis de décès sur son site sans consentement
Les pratiques d’affaires de l’entreprise de Québec Afterlife soulèvent la colère des salons funéraires alors qu’elle repique et publie sans autorisation leurs avis de décès sur sa propre plateforme web.
« Afterlife reproduit sans consentement nos avis de décès. Certaines familles sont troublées par cette façon de faire alors que des avis incomplets avec des erreurs sont publiés », déplore la directrice aux finances du Groupe funéraire Garneau, Valérie Garneau.
Selon cette dernière, Afterlife va plus loin en vendant aux proches des personnes disparues, sur son site, des chandelles virtuelles, des fleurs virtuelles et des messages de condoléances.
« Or, si les gens décident d’envoyer des fleurs et des chandelles qui ne se rendent jamais aux familles en deuil, on ne le voit pas et personne ne le sait. L’argent va où? » se demande Mme Garneau.
À la Corporation des thanatologues du Québec, on se dit également « troublé » par le modus operandi d’afterlife.
« Nous déplorons le fait que des familles en deuil soient prises par surprise et au dépourvu de voir apparaître des avis de décès de leur proche sur des sites internet pour lesquels ils n’ont pas donné leur autorisation et qui s’en servent pour vendre des trucs sans le consentement de personne », indique la directrice générale, Annie Saint-pierre.
D’après la Corporation, les familles des défunts autorisent les salons funéraires à publier les avis de décès dans des publications précises, mais aucune autorisation n’a été accordée au site Afterlife.
« Nous devons respecter ce lien de confiance en nous assurant que personne ne s’en sert à des fins commerciales notamment », ajoute Mme Saint-pierre.
La Corporation des thanatologues du Québec dit avoir mis en demeure Afterlife afin de faire cesser cette pratique.
CONTROVERSE AU CANADA ANGLAIS
Afterlife ne fait d’ailleurs pas que parler d’elle au Québec. Dans plusieurs provinces canadiennes, l’entreprise québécoise soulève également la grogne de familles endeuillées.
Le mois dernier, une famille du sud de l’alberta déplorait qu’afterlife eût publié sur son site web l’avis de décès d’un de ses proches sans autorisation. L’avis de décès n’avait pas été rédigé par la famille, comportait de nombreuses erreurs, et la photo avait été repiquée sur le compte Facebook de la défunte, a indiqué un membre de la famille à la chaîne Global News.
À Terre-neuve, une famille éplorée menace de poursuivre Afterlife pour copie sans autorisation d’un avis de décès dont la propriété intellectuelle appartient à la famille, selon l’avocate Erin Best de St. John’s, interrogée par le journal Western Star.
AFTERLIFE REFUSE DE COMMENTER
Joint par Le Journal, le PDG d’afterlife, Pascal « Paco » Leclerc, a refusé de commenter le dossier. L’homme d’affaires de Québec, qui a cofondé la chaîne de restaurants Thaïzone (revendue depuis au groupe MTY), détient plusieurs plateformes numériques sur le web (Spotafriend, MYLOL, matchtoi, 1 DG et outgo).
Il est aussi PDG de la société Airmedia spécialisée en développement web et d’applications mobiles.