Sur la bonne voie
Guillaume Lemay-thivierge croit que le cinéma d’animation québécois peut se démarquer
Un événement rare s’est produit, hier après-midi. Un long-métrage d’animation presque entièrement produit à Québec, Nelly et Simon : Mission Yéti, était présenté en grande première au cinéma Le Clap. S’il n’en tient qu’à Guillaume Lemay-thivierge, ce ne sera pas la dernière fois.
« C’est peut-être le début de quelque chose d’intéressant pour le Québec », notait le comédien, qui prête sa voix à Simon dans ce film mis au monde par Productions 10e Ave, de Saint-augustin-de-desmaures.
Les longs-métrages d’animation sont encore une denrée rare au Québec. Pendant que les Américains inondent les écrans depuis deux décennies avec leurs productions à gros budgets, le cinéma d’animation à la québécoise fait tranquillement sa place.
Outre Nelly et Simon : Mission Yéti, 10e Ave a aussi créé La légende de Sarila et Le coq de St-victor, lancés en 2013 et 2014. Un remake en animation de La guerre des tuques a vu le jour, il y a trois ans.
DÉJÀ PERFORMANT
C’est encore peu. Mais c’est suffisant pour que Lemay-thivierge et sa partenaire dans Mission Yéti, Sylvie Moreau, se lancent dans une profession de foi.
« Sur le plan international, on performe déjà bien. Il y a presque 60 pays [65 pour être exact] qui ont acheté Mission Yéti, cent pays ont acheté Le Coq. Ça veut dire qu’il y a possibilité d’une explosion », soumet le comédien.
« C’est distinct par rapport à tout ce qui se fait dans l’animation aux États-unis. Nos films développent leur propre imaginaire », ajoute Sylvie Moreau.
STRUCTURANT POUR QUÉBEC
Coréalisatrice et productrice de Mission Yéti, Nancy Florence Savard ne demande pas mieux que d’accélérer la cadence. Parce que le financement a tardé, quatre ans se sont écoulés entre les parutions du Coq de St-victor et de Mission Yéti. Son prochain projet, Félix et le trésor de Morgäa, vient d’obtenir le feu vert de la SODEC et elle espère le mettre en chantier cet été.
« Pour la région de Québec, le cinéma d’animation est extrêmement structurant. Ça donne des emplois bien payés à long terme. Des gens sont partis de Los Angeles et se sont établis à Québec pour travailler sur nos deux premiers films », plaide-t-elle.
En attendant de boucler son financement, elle a profité pleinement, hier, après sept ans de travail acharné, de la première rencontre entre les personnages de Mission Yéti et les cinéphiles de Québec.
« C’est la partie la plus plaisante de notre travail. J’aime m’asseoir au fond de la salle et écouter à quels endroits les enfants s’esclaffent. La réaction de la salle, c’est mon plus beau cadeau. »