Clin d’oeil à une légende
Austin Dillon fait gagner le célèbre numéro 3 de Dale Earnhardt père à Daytona
DAYTONA BEACH | Il n’aura mené qu’un seul tour, mais le plus important. Contre toutes attentes, Austin Dillon a remporté hier la 60e présentation des 500 Milles de Daytona.
Au volant de sa Chevrolet Camaro, le pilote de 27 ans a ainsi fait parader dans le cercle du vainqueur le numéro 3 rendu célèbre par Dale Earnhardt père, qui avait remporté sa seule victoire à cette Classique il y a 20 ans.
Dillon est le petit fils de Richard Childress, celui qui le fait courir en Coupe Monster Energy et celui, surtout, qui a procuré six des sept championnats à cette grande légende du stock-car décédée en 2001 au même endroit.
Dans une fin de course mouvementée, le vainqueur n’a certes pas fait dans la dentelle pour parvenir à ses fins, en poussant la voiture d’aric Almirola avec seulement deux virages à franchir.
Cette manoeuvre, douteuse certes, ne lui a pas toutefois valu une pénalité. Darrell Wallace Jr, premier pilote noir à participer au Daytona 500 depuis 1969, et Denny Hamlin, gagnant de la course il y a deux ans, ont suivi dans l’ordre.
« JE SUIS DÉSOLÉ POUR ALMIROLA »
« J’ai fait exactement ce que j’avais à faire dans le dernier tour, a expliqué le vainqueur. Je suis désolé pour la numéro 10 [Almirola], mais je suis convaincu qu’il aurait agi de la même façon.
« Quand on a la chance de gagner le Daytona 500, l’épreuve la plus importante de l’année, on prend les moyens pour y parvenir.
« C’est une grande fierté pour moi de gagner avec le 3, comme l’avait fait Dale il y a 20 ans, a-t-il poursuivi. Rouler avec ce numéro est aussi une pression énorme à supporter.
« Cette victoire, je la lui dédie. Je veux aussi remercier mon grand-père qui est l’un des grands artisans de cette réussite. Sans lui, je ne serais pas ici... »
LE COEUR BRISÉ
Almirola, lui, n’a pas semblé choqué outre mesure du comportement de Dillon, du moins lorsqu’il est apparu devant la caméra. Celui qui convoitait une deuxième victoire (mais une première au Daytona 500) en 245 départs dans la discipline-reine du NASCAR, occupait la tête avant d’aborder le troisième virage quand il a été touché.
« J’ai le coeur brisé, a-t-il relaté. Je pensais réellement que j’allais gagner le Daytona 500. Je me voyais célébrer ma nouvelle association avec l’écurie StewartHaas de façon éclatante, mais ce ne fut pas le cas. J’ai tout tenté pour conserver le premier rang, mais en vain. Au lieu de soulever le trophée, je vous parle plutôt à ma sortie du centre médical... »
LA TOLÉRANCE DE NASCAR
Les autorités du NASCAR n’ont pas sévi dans cet incident impliquant les deux meneurs, comme ils se sont montrés aussi très tolérants envers plusieurs autres pilotes dont le niveau de combativité était plutôt… limite.
Bon nombre de prétendants à la victoire, dont Jimmie Johnson, Brad Keselowski, Chase Elliott et, notamment, Kevin Harvick ont été contraints à l’abandon après avoir été impliqués dans des accidents.
DOMMAGE POUR DANICA
À sa dernière course en Série NASCAR, Danica Patrick a joué de malchance, éliminée elle aussi par un accident dont elle n’est pas responsable.
« Ce n’était pas le scénario envisagé, a indiqué celle qui occupait le 12e rang avant sa mésaventure. D’autant plus que la voiture était plus performante que lors des essais libres. »
Quant au Torontois D.J. Kennington, qui en était à une deuxième participation consécutive au Daytona 500, il a terminé son parcours au 24e rang, à six tours du vainqueur.
C’est au volant d’une voiture amochée qu’il a rallié l’arrivée, n’ayant pu avant la mi-course éviter le bolide de Kyle Busch, victime d’une crevaison devant lui.