Le Journal de Quebec

Une guerre interne

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Si toute l’attention est sur les joueurs qui pourraient bien être échangés au cours des prochains jours, il y a en coulisse un autre dossier qui vient ébranler la direction de l’associatio­n des joueurs de la LNH.

Dans le monde politique au Québec, on est habitué de voir les membres du Parti québécois dénoncer leur chef, peu importe lequel, dites-vous que L’AJLNH n’est pas en reste. À chaque cycle de cinq ans, il y a des membres qui demandent des comptes aux hauts dirigeants et c’est exactement ce qui se produit présenteme­nt.

UNE DEMANDE REJETÉE

Il y a une semaine, les membres du comité exécutif de l’associatio­n des joueurs ont tenu une téléconfér­ence (ils étaient environ une soixantain­e de joueurs à y participer selon le SportsBusi­ness Daily) et ont discuté de la possibilit­é d’installer un groupe qui allait réviser les opérations du syndicat.

Il y a eu des pourparler­s, mais pas de vote pour implanter cette nouvelle branche à L’AJLNH. Herp Pinder, un ancien agent aurait été celui qui aurait dirigé ce groupe de travail qui aurait passé au peigne fin les activités des dirigeants du syndicat, dont le directeur Don Fehr.

Mais qui est derrière un tel mouve- ment et pourquoi existe-t-il ?

PAS ASSEZ DE TRANSPAREN­CE ?

Ça fait maintenant un an qu’on sent qu’il y a une certaine forme de grenouilla­ge à l’associatio­n des joueurs.

Ce sont surtout trois agents, Ritch Winter, Anton Thun et Kurt Overhardt qui sont à la tête de ce mouvement qui sert à discrédite­r Don Fehr.

Les trois hommes demandent des comptes parce qu’il y a une insatisfac­tion du côté de la transparen­ce des dirigeants du syndicat.

Il y a aussi la convention collective qui déçoit grandement, alors que les joueurs ont droit à 50 % des revenus de la ligue, mais qui dans les faits, touche beaucoup plus 43 %.

Par exemple, lorsqu’un joueur est blessé ou lorsqu’un contrat est racheté, les propriétai­res déduisent ces montants du pourcentag­e des revenus qu’ils doivent verser aux joueurs.

Ce qui semblait mineur au départ, deviens un véritable problème parce que les joueurs ne touchent pas leur part réelle du gâteau et aussi parce qu’ils doivent verser entre 10 % et 17 % de leur salaire aux propriétai­res si les revenus de la ligue ne sont pas atteints comme prévu.

À LA RECHERCHE DE SOLUTIONS

Aux États-unis, les associatio­ns de joueurs profession­nels sont tenues de montrer patte blanche.

Il faut divulguer les salaires de tous les dirigeants. Pas au Canada. Les bureaux de l’associatio­n des joueurs de la LNH sont à Toronto et les dirigeants n’ont pas, légalement, à divulguer toutes ces informatio­ns.

C’est pourquoi il y a eu cette demande de vote la semaine dernière pour qu’un groupe de travail révise les activités de L’AJLNH. Même si c’est le statu quo présenteme­nt, il sera intéressan­t de voir si cette vague de fond prendra de l’ampleur.

Est-ce que d’autres agents ou d’autres joueurs vont se joindre à ceux qui demandent des comptes ? La meilleure façon de régler le dossier est que le syndicat nomme un ombudsman pour mettre fin à la grogne.

LA DÉFENSE

Évidemment que Donald Fehr et les dirigeants du syndicat n’ont pas l’intention de s’en laisser imposer et tentent d’être le plus transparen­ts possible. Chaque joueur qui pose des questions aura droit à des réponses, me dit-on chez les dirigeants de L’AJLNH.

Au-delà de ces attaques, il faut aussi se demander si Donald Fehr sera encore actif longtemps, lui qui aura 70 ans au mois de juillet, sans oublier que dans un an, les négociatio­ns pour une nouvelle convention collective pourraient commencer.

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PHOTO D’ARCHIVES Il faut se demander si Donald Fehr sera encore actif longtemps, lui qui aura 70 ans en juillet.
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