Le Journal de Quebec

Ce n’est pas chic

- YVON PEDNEAULT

Carey Price boude. Il lance la rondelle un peu partout, sans se soucier des conséquenc­es. Au contraire, il donne l’impression de se moquer de cette « incroyable unité défensive » dont le mandat est de le protéger.

Max Pacioretty a oublié l’art de marquer parce que, justement, il ne prend pas les moyens pour appliquer le code du marqueur, ce qui encourage l’athlète à faire preuve d’un enthousias­me débordant, de s’impliquer avec une nette autorité dans le territoire adverse, de jouer avec passion et d’être un exemple pour ses coéquipier­s. C’est pas chic. Est-ce la pire équipe depuis la fin des années 1990, début des années 2000. Évidemment, on peut s’attarder sur bien des comparaiso­ns, mais l’important, c’est le scénario qu’offriront à leur clientèle les décideurs du Centre Bell qui se font très discrets.

Leur silence ne fait que confirmer qu’ils ont carrément erré à tous les plans, que ce soit à propos des effectifs ou des gens appelés à prendre les décisions.

Si jamais on imite la marmotte et qu’on pointe le nez — peut-être l’a-t-on fait — et quand les décideurs ont été dans l’obligation de tourner une copie du Journal à l’envers pour voir l’équipe parmi les meneurs au classement, sans doute ont-ils préféré demeurer bien enfermés.

Si jamais on veut bien faire face à la musique, dira-t-on que ça va aller mieux l’an prochain.

Ça, je n’en doute pas. Ça ne peut pas être pire parce que, présenteme­nt, on a atteint le fond du baril.

RIEN DE RASSURANT

Et on a beau jeter les yeux à la liste des joueurs prêts à franchir la prochaine étape, celle de devenir des joueurs de bon calibre dans la Ligue nationale, on n’y voit rien de bien rassurant. Bien au contraire. Depuis quelques semaines, et avec la date limite des transactio­ns approchant rapidement, les suggestion­s sont nombreuses. √ On devrait faire le grand ménage. √ Ça prend un coup fumant pour secouer le vestiaire. √ Que faire avec Max Pacioretty? √ Ne devrait-on pas placer Carey Price dans la vitrine ?

√ Y a-t-il vraiment un intouchabl­e au sein de l’organisati­on ?

√ Ne devrait-on pas donner un coup de barre chez les décideurs et les remplacer en raison des résultats ?

J’imagine que Geoff Molson a obtenu, de la part de son homme de confiance, un rapport détaillé sur la façon dont il entend procéder pour remettre l’organisati­on sur les rails.

À Geoff Molson de décider si le plan a du sens, si les propositio­ns de Bergevin, son modèle d’affaires, réunissent toutes les conditions gagnantes. Peut-il lui seul donner son accord ? A-t-il des conseiller­s pour l’inviter à une longue réflexion ? Des gens qui le guideront au cours des prochaines semaines et des prochains mois?

Même si on dira que mathématiq­uement, le Canadien n’est toujours pas éliminé de la course pour une place dans les séries, on sait très bien que c’est terminé.

Donc, que fait-on ?

PLUSIEURS QUESTIONS

Sérieuseme­nt, est-on obligé d’expédier Pacioretty dans une autre ville d’ici le 26 février? Ça va changer quoi ? Durant l’entre-saison, le marché sera beaucoup plus attrayant.

Carey Price? Les décideurs du Tricolore sontils dans une position pour ne pas tendre l’oreille aux directeurs généraux des autres formations qui manifester­aient un intérêt poussé pour le gardien de 10 millions $ ? Absolument pas. Et si on proposait une offre intéressan­te, le CH accepterai­t-il de payer une partie du salaire du gardien ?

Devrait-on attirer l’attention en plaçant Shea Weber dans la vitrine ?

Mais encore faut-il que les décideurs aient pris la décision de rebâtir l’équipe et de prendre quelques années pour atteindre les objectifs.

À moins qu’ils s’accrochent à la même philosophi­e, c’est-à-dire colmater les brèches avec comme objectif les séries éliminatoi­res.

Marc Bergevin joue ses dernières cartes. Il n’a plus droit à l’erreur, il a gaspillé toutes les options qu’on lui avait accordées au cours des dernières années. Et il s’est joliment planté. Qu’il garde le silence le 26 février ne me suprendrai­t pas du tout. Il n’a pas à sauter sur la première occasion uniquement pour calmer les esprits.

De toute façon, il n’y a rien qu’il puisse faire pour sauver la présente saison. Autant jouer les bonnes cartes, au bon moment.

Peut-il le faire ?

BONS PREMIERS

Pendant qu’on cherche des solutions à Montréal, des solutions qui feront oublier les gaffes d’une administra­tion totalement dépassée par les événements, à Las Vegas, on a atteint samedi un sommet que personne n’aurait osé envisager pour une équipe d’expansion.

Celui d’atteindre le premier rang au classement général. Il y avait plusieurs matchs hier, mais notre classement est une compilatio­n des résultats du dimanche au samedi.

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Carey Price

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