Forte pression sur le président pour un contrôle des armes
Donald Trump suggère de donner des fusils aux professeurs
Le mouvement mené par des étudiants survivants de la tuerie dans une école de la Floride met de la pression sur le président Donald Trump, qui a proposé hier d’armer des professeurs en classe.
« J’ai rarement vu quelque chose d’aussi spontané, où les gens prennent la parole de façon aussi agressive pour un meilleur contrôle des armes à feu. Ce sera très intéressant à suivre dans les prochains mois », estime Francis Pilon, membre de l’observatoire des États-unis de la Chaire Raoul-dandurand et spécialiste de la question des armes à feu.
Des centaines d’élèves de l’école Marjory Stoneman Douglas, où 17 personnes ont été assassinées la semaine dernière, sont débarqués hier dans la capitale de la Floride, Tallahassee, pour réclamer un durcissement de la législation sur les armes.
Ils ont marché en scandant le slogan « Never again » (« Plus jamais » en français). Une manifestation semblable a eu lieu à Washington.
ENSEIGNANTS ARMÉS
Devant l’émotion à travers le pays et l’effet médiatique des mobilisations, le président Trump a évoqué hier la possibilité d’autoriser les armes pour certains enseignants, qui les porteraient de façon dissimulée et qui suivraient une formation spéciale préalable. Il a suggéré d’armer 20 % des effectifs des équipes pédagogiques.
Lui qui s’était dit « ami » du puissant lobby pro-arme, la National Rifle Association, a plié une première fois mardi en demandant à son administration de prendre des mesures pour interdire la vente de dispositifs permettant de transformer des fusils semi-automatiques en mitraillettes.
« Ils [Les jeunes] semblent vouloir mettre le débat des armes comme enjeu central des élections de mi-mandat qui auront lieu en novembre. Lorsque les Américains vont voter, ce n’est pas un facteur important, mais ça pourrait le devenir », analyse Francis Pilon.
AUTRE RASSEMBLEMENT
Ce dernier croit que les effets de cette mobilisation seront surtout observables à long terme, car une majorité d’américains sont attachés aux armes à feu, alors que certains sont ouverts à des renforcements des contrôles sur les ventes d’armes.
Un autre grand rassemblement est prévu le 24 mars à Washington.
Pendant que le débat divise les États-unis, la police californienne a annoncé hier avoir découvert un petit arsenal comportant notamment des fusils semi-automatiques chez un adolescent de 17 ans qui avait menacé de prendre pour cible son école deux jours après la tuerie de la Floride.