Le départ du doyen

François Gendron, fidèle député du Parti québécois depuis 41 ans (!), annoncerait sous peu qu’il quittera la politique en fin de mandat. Des politiciens comme lui, on en prendrait des tonnes, tous partis confondus.

Élu pour la première fois le soir de la mythique victoire du PQ sous René Lévesque, en 1976, l’infatigable ex-ministre, ex-chef intérimaire et député d’abitibi-ouest a la politique dans la peau. Mais pas n’importe quelle sorte de politique. Celle qui se fait non pas pour se servir soimême, mais pour servir ses concitoyens et en prendre soin.

MARATHONIEN DU SERVICE PUBLIC

Affable, drôle comme ce n’est pas permis, franc, direct et généreux de coeur, il est un des très rares marathoniens du service public. Souverainiste convaincu et convaincant, il aura survécu à tout. Même aux périodes les plus sombres au Parti québécois.

Les chefs et les premiers ministres, il les a littéralement collectionnés ! À lui seul, François Gendron est une véritable encyclopédie vivante de la politique québécoise moderne. Au moment où les partis font la chasse aux jeunes candidats, du haut des 73 ans qu’il ne fait pas il prouve aussi qu’en politique, comme ailleurs, l’expérience, le jugement et la sagesse valent encore leur pesant d’or.

FIBRE SOLIDE

Pour les plus jeunes, dont tellement ont décroché de la politique partisane, François Gendron est la preuve incarnée de la première qualité qu’elle commande vraiment pour embarquer et durer : aimer les gens. Tous les gens et non pas seulement le 1 % de privilégiés, ces notables trop gâtés du village.

À notre époque où l’on change de carrière comme on change de iphone, vivre et survivre à 41 ans de politique active est déjà un exploit en soi. Qu’en plus, François Gendron ait réussi à le faire avec coeur, humour, intégrité, fidélité et dévouement en dit long sur la fibre solide dont cet homme est fait.