Le Journal de Quebec

Un rendement de 9,3 % grâce à la Bourse

Les investisse­ments dans le Québec inc. ont progressé de 6,7 G$ en 2017

- PHILIPPE ORFALI ET PIERRE COUTURE

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a enregistré en 2017 un rendement de 9,3 %, tournant la page sur une année 2016 difficile. Sa performanc­e a fait grimper ses avoirs à 298,5 milliards $, en hausse de 24,6 milliards $. Après sa pire performanc­e en 5 ans l’an dernier, la CDPQ renoue avec de meilleurs résultats. En fait, le rendement de la Caisse au 31 décembre 2017 est son meilleur depuis 2014, alors qu’il s’était chiffré à 12 %. Sur cinq ans, sa performanc­e moyenne s’élève à 10,2 %, ce qui correspond à la cible fixée, s’est félicité le président et chef de la direction de la CDPQ, Michael Sabia, hier. « Le portefeuil­le a réagi presque comme on l’avait prévu en 2017. On a légèrement surperform­é par rapport à notre indice de référence [de 9,2 %], par environ 300 M$ », a précisé Michael Sabia. Comme organisati­on, la Caisse a coûté près de 622 M$ à faire fonctionne­r l’an dernier, un ratio de dépense de 22 cents par 100 $ d’actif net.

LA BOURSE DOPE LA CROISSANCE

Ce sont les investisse­ments sur les marchés boursiers qui stimulent la performanc­e, avec une croissance de 13,6 % l’an dernier, et de 14,3 % au cours des cinq dernières années. 2018 s’annonce toutefois plus imprévisib­le, croit M. Sabia. « Ce qui est surprenant, c’est que la volatilité qu’on connaît actuelleme­nt sur les marchés ne soit pas apparue il y a plusieurs mois. C’est pourquoi on met beaucoup l’accent sur la résilience. On va garder le cap, parce que la résilience, c’est ce dont on a besoin. »

Les revenus fixes de la Caisse ont connu une hausse de 3,5 % en 2017 et de 3,7 % sur cinq ans, pour atteindre 96,7 milliards $.

Ses actifs réels – notamment l’immobilier et les infrastruc­tures – valent aujourd’hui 50,4 milliards $, 8,7 % de plus que l’an dernier, et 11 % de plus depuis cinq ans.

La performanc­e de la Caisse en 2018 pourrait être passableme­nt compliquée par ce secteur, a reconnu M. Sabia. Aux États-unis, par exemple, la croissance est en nette baisse depuis 2015.

« Notre défi en 2018 et 2019, ça va être de continuer à diversifie­r ces portefeuil­les, trouver de nouvelles sources de rendement, pour contrebala­ncer les pressions à la baisse. »

PLUS ACTIVE AU QUÉBEC

L’engagement de la Caisse à être plus présente au Québec porte aussi ses fruits. Au 31 décembre, les placements du « bas de laine » des Québécois s’élevaient à 63,4 milliards $.

Au cours de la dernière année, la Caisse dit avoir investi 6,7 milliards $ dans des intérêts québécois.

Au Québec, 67 % des placements de la Caisse se situent dans le secteur privé. À la fin de 2017, les actifs dans le secteur privé québécois atteignaie­nt 42,5 milliards $.

La Caisse a notamment investi 585 millions $ dans Cogeco, lui permettant de prendre de l’expansion aux États-unis.

Dans le secteur minier, la Caisse a injecté 200 M$ dans la minière Osisko et dans le portefeuil­le de redevances minières Orion Mine Finance.

La Caisse a injecté 117 M$ dans Solmax, qui fabrique des produits géosynthét­iques.

Dans le secteur de l’ingénierie, les placements dans Snc-lavalin ont permis à la firme d’acquérir la britanniqu­e WS Atkins.

Le placement total de la Caisse dans Snc-lavalin atteint maintenant 1,9 milliard $.

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PHOTO MARTIN ALARIE Avec ses bons résultats et ses liquidités, la Caisse est prête à faire face à une récession, a dit son PDG Michael Sabia, hier.

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