Un rendement de 9,3 % grâce à la Bourse
Les investissements dans le Québec inc. ont progressé de 6,7 G$ en 2017
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a enregistré en 2017 un rendement de 9,3 %, tournant la page sur une année 2016 difficile. Sa performance a fait grimper ses avoirs à 298,5 milliards $, en hausse de 24,6 milliards $. Après sa pire performance en 5 ans l’an dernier, la CDPQ renoue avec de meilleurs résultats. En fait, le rendement de la Caisse au 31 décembre 2017 est son meilleur depuis 2014, alors qu’il s’était chiffré à 12 %. Sur cinq ans, sa performance moyenne s’élève à 10,2 %, ce qui correspond à la cible fixée, s’est félicité le président et chef de la direction de la CDPQ, Michael Sabia, hier. « Le portefeuille a réagi presque comme on l’avait prévu en 2017. On a légèrement surperformé par rapport à notre indice de référence [de 9,2 %], par environ 300 M$ », a précisé Michael Sabia. Comme organisation, la Caisse a coûté près de 622 M$ à faire fonctionner l’an dernier, un ratio de dépense de 22 cents par 100 $ d’actif net.
LA BOURSE DOPE LA CROISSANCE
Ce sont les investissements sur les marchés boursiers qui stimulent la performance, avec une croissance de 13,6 % l’an dernier, et de 14,3 % au cours des cinq dernières années. 2018 s’annonce toutefois plus imprévisible, croit M. Sabia. « Ce qui est surprenant, c’est que la volatilité qu’on connaît actuellement sur les marchés ne soit pas apparue il y a plusieurs mois. C’est pourquoi on met beaucoup l’accent sur la résilience. On va garder le cap, parce que la résilience, c’est ce dont on a besoin. »
Les revenus fixes de la Caisse ont connu une hausse de 3,5 % en 2017 et de 3,7 % sur cinq ans, pour atteindre 96,7 milliards $.
Ses actifs réels – notamment l’immobilier et les infrastructures – valent aujourd’hui 50,4 milliards $, 8,7 % de plus que l’an dernier, et 11 % de plus depuis cinq ans.
La performance de la Caisse en 2018 pourrait être passablement compliquée par ce secteur, a reconnu M. Sabia. Aux États-unis, par exemple, la croissance est en nette baisse depuis 2015.
« Notre défi en 2018 et 2019, ça va être de continuer à diversifier ces portefeuilles, trouver de nouvelles sources de rendement, pour contrebalancer les pressions à la baisse. »
PLUS ACTIVE AU QUÉBEC
L’engagement de la Caisse à être plus présente au Québec porte aussi ses fruits. Au 31 décembre, les placements du « bas de laine » des Québécois s’élevaient à 63,4 milliards $.
Au cours de la dernière année, la Caisse dit avoir investi 6,7 milliards $ dans des intérêts québécois.
Au Québec, 67 % des placements de la Caisse se situent dans le secteur privé. À la fin de 2017, les actifs dans le secteur privé québécois atteignaient 42,5 milliards $.
La Caisse a notamment investi 585 millions $ dans Cogeco, lui permettant de prendre de l’expansion aux États-unis.
Dans le secteur minier, la Caisse a injecté 200 M$ dans la minière Osisko et dans le portefeuille de redevances minières Orion Mine Finance.
La Caisse a injecté 117 M$ dans Solmax, qui fabrique des produits géosynthétiques.
Dans le secteur de l’ingénierie, les placements dans Snc-lavalin ont permis à la firme d’acquérir la britannique WS Atkins.
Le placement total de la Caisse dans Snc-lavalin atteint maintenant 1,9 milliard $.