LES ANNÉES 90, LA NOUVELLE NOSTALGIE
Quand il est question du rock des années 1990, certains ne jurent que par Kurt Cobain. Pour d’autres, c’était Eddie Vedder. Moi, le mien, c’était Billy Corgan.
Bien sûr, j’écoutais et aimais aussi Pearl Jam et Nirvana. Je portais la chemise à carreaux, quand même.
Mais j’étais surtout un inconditionnel des Smashing Pumpkins, de la voix plaintive de Corgan, de leur alliage de brutalité, de mélancolie et de noblesse. Personne ne pouvait mieux qu’eux passer d’un rock carré comme Bullet With Butterfly Wings à la délicatesse de Disarm, de la théâtralité de Tonight Tonight à la désarmante simplicité de 1979.
Cégépien, j’ai usé ma cassette du brillant Siamese Dreams, qui a été mon album favori jusqu’à ce que Radiohead se pointe dans ma vie. J’ai ensuite malmené le boîtier CD de l’ambitieux album double Mellon Collie and The Infinite Sadness.
Vous devinerez que l’annonce de leur réunion pour une tournée, malheureusement sans la bassiste d’origine D’arcy Wretzky, a fait ressurgir mes souvenirs de quadragénaire.
LES 90 À LA MODE
Nous y voilà donc. La nostalgie des années 1990 bat son plein et rejoint celle des décennies précédentes.
Désormais, nous, enfants du grunge, sommes dans le même bateau que nos oncles et nos tantes qui ne jurent que par le rock progressif et le disco des années 1970, ou la new wave et le heavy metal des années 1980. Nos favoris feront courir les foules dans de vastes amphithéâtres et tiennent l’affiche des plus grands festivals.
Personne n’aurait parié un vieux deux dollars en papier, en 1995, que le rock champ gauche de cette bande de jeune Anglais géniaux, baptisée Radiohead, prendrait possession du Centre Bell pour deux soirs, comme ce sera le cas les 16 et 17 juillet.
Et ça ne touche pas que la musique rock. Vous auriez dû voir l’affluence pas possible sur les plaines d’abraham, l’été dernier, quand les Backstreet Boys sont venus ressusciter leurs tubes pop conçus à une époque où le Canadien était un aspirant légitime à la Coupe Stanley année après année (ouf, ça ne nous rajeunit pas).
Même Netflix, sur la vague du succès de la série rétro 80 Stranger Things, a décidé de jouer la carte de la nostalgie des années 1990. Dans sa nouvelle proposition au titre évoquant sans subtilité l’état d’esprit de l’époque, Everything Sucks, on peut entendre exclusivement des hits de Oasis ( Wonderwall), Tori Amos, Bloodhoung Gang, la fameuse Two Princes, des Spin Doctors, et plein d’autres. Une liste d’écoute a même été créée sur Spotify. Il y a là quelques trésors.
Et parlant d’oasis, c’est pour quand donc la réunion des frères Gallagher ?