Le Journal de Quebec

Une création audacieuse

Angle mort est une rencontre multigénér­ationnelle

- YVES LECLERC

Rencontre multidisci­plinaire entre le mouvement, le son, la lumière et deux génération­s, Angle mort est une oeuvre audacieuse et qui se déploie tels un rêve et une illusion.

À l’affiche jusqu’à samedi à Premier Acte, la première production du Théâtre pour pas être tout seul a, au bout du compte, plus à voir avec la danse qu’avec le théâtre.

Elizabeth Baril-lessard, Vincent Nolin-bouchard et Vincent Roy souhaitaie­nt, pour cette première oeuvre, monter une création de groupe multigénér­ationnelle.

Et pour ce faire, ils ont frappé à la porte du chorégraph­e, danseur et metteur en scène Harold Rhéaume, de la compagnie Le Fils d’adrien danse, qui a accepté l’invitation et invité la danseuse profession­nelle Lydia Wagerer à faire partie de ce projet.

Angle mort fait référence aux peurs et aux événements que l’on vit, et que l’on peut mettre derrière nous, dans un angle mort, afin de continuer d’aller vers l’avant.

La création aborde les conséquenc­es du déni, le refus de reconnaîtr­e une réalité, les échecs personnels et profession­nels et l’anxiété de performanc­e, dans le but d’atteindre la perfection et d’avancer rapidement dans la vie.

MOUVEMENTS

Des éléments que l’on perçoit, ici et là, à travers les mouvements et les chorégraph­ies des cinq interprète­s. Les allusions ne sont pas toujours évidentes et frappantes et sont parfois accessoire­s.

Les personnage­s deviennent, parfois, des angles morts qui, comme une ombre, collent à la peau. Des angles morts que l’on transporte et qui se déploient, aussi, à travers la position des corps dans l’espace de jeu épuré. Des angles morts qui, une fois déployés, disparaiss­ent dans la lumière.

La danse ne se déploie pas de façon spectacula­ire, explosive et avec fracas. Il y a de la tension. Les mouvements sont lents, saccadés, désarticul­és, suggèrent des pertes d’équilibre et s’activent par moment. Les interprète­s s’accrochent et se soutiennen­t.

Les mouvements des corps sont appuyés par des bourdonnem­ents sonores, des constructi­ons électroniq­ues intéressan­tes, des voix trafiquées, quelques mots difficiles à percevoir et des moments de silence.

Quelques effets de lumière, fort intéressan­ts, comme cette lampe, au début qui tourbillon­ne dans le noir, accompagne­nt les mouvements des corps.

L’idée de ces jeunes comédiens, de se jumeler, pour la création de cette oeuvre évocatrice, est la force de cette propositio­n artistique pleine d’audace.

L’intensité, le contrôle, les regards et la forte présence d’harold Rhéaume et de Lydia Wagerer créent un pont intéressan­t avec Elizabeth Baril-lessard, Vincent Nolin-bouchard et Vincent Roy, trois jeunes comédiens qui font leurs débuts en danse.

Une des particular­ités d’angle mort est la participat­ion de tous les danseurs et comédiens dans le déploiemen­t des éléments du spectacle qui dure une heure. On danse, on s’occupe de la musique et des effets sonores, de la technique, des éclairages et des voix projetées dans les micros. Tout le monde met la main à la pâte.

 ?? PHOTO COURTOISIE, CATH LANGLOIS ?? Le comédien Vincent Nolin-bouchard et la danseuse Lydia Wagerer dans la pièce Angle mort.
PHOTO COURTOISIE, CATH LANGLOIS Le comédien Vincent Nolin-bouchard et la danseuse Lydia Wagerer dans la pièce Angle mort.

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