OÙ SONT LES AMATEURS?
L’aréna de Gangneung était à moitié vide lorsdu match Canada–Finlande
GANGNEUNG | Depuis le début des Jeux de Pyeongchang, les amateurs ne se sont pas bousculés aux portes pour assister aux matchs de hockey masculin. Normal me direz-vous, mais ça prouve que ce n’est pas encore un sport majeur en Asie.
Lors de la phase préliminaire, le comité organisateur pouvait camoufler le manque d’intérêt en présentant au moins un match par jour à l’aréna de Kwandong. Les foules avoisinant les 5000 spectateurs donnaient l’impression que les gradins étaient bien garnis.
Toutefois, il faut comprendre que l’amphithéâtre ne contient que 6000 sièges. Le coup d’oeil est pas mal moins agréable à celui de Gangneung, où 10 000 amateurs peuvent prendre place. Ayoye !
Durant la rencontre quart de finale entre le Canada et la Finlande, ça faisait carrément pitié. On se serait crû à une partie d’une ligue de garage par un beau vendredi soir de février.
On voyait des regroupements de partisans canadiens et finlandais un peu partout, mais également de nombreuses rangées vides. On parle de ce match en particulier, mais c’est un cas généralisé depuis le début du tournoi olympique.
On peut même étendre cette situation à la majorité des disciplines. Avant les Jeux, on racontait que seulement 61 % des billets avaient trouvé preneurs. C’est ce qu’on a aussi constaté sur le plancher des vaches.
BILLETS VENDUS MAIS...
J’ai discuté avec un membre de la délégation canadienne pendant la rencontre Canada-finlande. Il m’a expliqué qu’il avait tenté d’acheter des tickets dans les premières rangées ou derrière l’un des deux filets.
Il n’a pas été capable d’en trouver un seul dans les catégories A et C. Pourtant, les sièges dans la zone inférieure étaient loin d’être tous occupés hier. Donc, on peut penser à un manque d’intérêt qui est lié à l’absence des joueurs de la LNH.
Par contre, je me demande si les foules avaient été supérieures avec les grandes vedettes du circuit Bettman. La culture du hockey en Corée n’est pas aussi forte qu’en Amérique ou en Europe. Elle en est seulement à ses premiers pas et les Coréens ne sont pas encore prêts à dépenser plusieurs centaines de dollars pour assister à un match.
UN CALIBRE DE LA LIGUE AMÉRICAINE
Le spectacle est correct, mais sans plus. Pour les connaisseurs, on peut comparer le calibre à celui qu’on voit dans la Ligue américaine. Les joueurs qui ressortent du lot pourraient évoluer au sein d’une quatrième unité ou d’une troisième paire de défenseurs dans la LNH.
Et l’intensité est du même niveau. Lors du match Canada-finlande, une chance que le quatrième trio canadien a démontré une certaine urgence de gagner parce qu’on ne l’a pas senti chez les autres joueurs. Un peu décevant, mais prévisible.
Sur le plan stratégique, en raison du niaisage des négociations entre la LNH et la Fédération internationale, les entraîneurs de chaque pays ont eu peu de temps pour établir une structure solide.
Toutefois, ils composent avec les cartes qu’ils ont en main. Et ils savent très bien qu’ils n’ont pas une suite royale à déposer sur la table.