Le Journal de Quebec

Froid glacial entre les maires Labeaume et Lehouillie­r

La ministre déléguée aux Transports invite les deux élus à travailler ensemble

- STÉPHANIE MARTIN

« IL FAUT CESSER DE SE PRONONCER SUR DES MONTANTS. ON A DÉCIDÉ DE FAIRE CONFIANCE AUX EXPERTS. COMMENT VOULEZ-VOUS QU’ON SE PRONONCE SUR UN MONTANT DE TROISIÈME LIEN ALORS QU’ON EST INCAPABLES DE DIRE IL VA ÊTRE OÙ ET IL VA ÊTRE SOUS QUELLE FORME ? » — La ministre Véronyque Tremblay

Malgré l’appel à l’unité de la ministre déléguée aux Transports, les maires de Québec et de Lévis se sont royalement ignorés, hier, lors d’un dîner alors qu’ils étaient assis à la même table.

Régis Labeaume et Gilles Lehouillie­r sont entrés chacun de leur côté au déjeuner-causerie de l’associatio­n québécoise des transports, où ils assistaien­t à une discussion avec la ministre Véronyque Tremblay. M. Labeaume a filé directemen­t à la table d’honneur, sans attendre les autres invités, qui s’y sont rendus en groupe. Le maire Labeaume a serré la main de son homologue de L’ancienne-lorette, Émile Loranger, mais pas celle du maire de Lévis.

Pendant deux heures, les maires de Québec et Lévis ne se sont pas adressé un seul mot. « Ç’a été froid. Une chance, par contre, le menu était chaud », a raillé Gilles Lehouillie­r.

Interpellé­e par l’animateur de la causerie, la ministre est revenue sur les deux dossiers chauds en transport dans la région : le système de transport structuran­t et le troisième lien. Mme Tremblay a rappelé que son gouverneme­nt veut mener à bien les deux projets ( voir l’autre texte) et qu’il dispose maintenant de la marge de manoeuvre financière nécessaire pour le faire.

Et référant visiblemen­t à la guerre ouverte que se mènent les deux maires depuis quelques semaines, elle a lancé un appel à l’unité. « Ce qu’on veut, c’est que ce soit beaucoup plus fluide dans l’ensemble de la région. Je tiens à le dire : Rive-nord, Rive-sud, et les liens entre les deux rives aussi. Je tiens à ce que le message soit clair là-dessus. »

COMME À MONTRÉAL

Plus tard devant les journalist­es, Mme Tremblay a précisé sa pensée. « Ce que je souhaitera­is, c’est qu’on travaille tous ensemble. À Montréal, on travaille sur plusieurs projets en même temps. Pourquoi à Québec ce ne serait pas la même chose ? Pourquoi on ne peut pas avancer sur différents projets ? »

« On est condamnés à travailler ensemble », a laissé tomber le maire de Lévis, qui croit que son homologue et lui doivent envisager les deux projets comme des opportunit­és.

SILENCE SUR LE COÛT

Sans viser spécifique­ment Régis Labeaume, qui a lancé le montant de 10 milliards $ pour le troisième lien, Véronyque Tremblay a appelé tout le monde à la modération.

« Il faut cesser de se prononcer sur des montants. On a décidé de faire confiance aux experts. Comment voulez-vous qu’on se prononce sur un montant de troisième lien alors qu’on est incapables de dire il va être où et il va être sous quelle forme ? »

Le maire de Québec est sorti en coup de vent à la fin de l’activité et ne s’est pas adressé aux journalist­es.

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? Assis à la même table à l’hôtel Château Laurier, les maires Lehouillie­r et Labeaume se sont à peine regardés et ne se sont pas adressé la parole. Au centre, Dominique Lacoste, PDG de l’associatio­n québécoise des transports, et la ministre Véronyque...
PHOTO STEVENS LEBLANC Assis à la même table à l’hôtel Château Laurier, les maires Lehouillie­r et Labeaume se sont à peine regardés et ne se sont pas adressé la parole. Au centre, Dominique Lacoste, PDG de l’associatio­n québécoise des transports, et la ministre Véronyque...

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