Un bar clandestin démantelé
Le « Studio l’abraham » ouvrait ses portes aux fêtards et aux artistes underground
La police de Québec a mis fin, samedi soir, aux activités d’un bar clandestin qui opérait sur la côte d’abraham pour accueillir fêtards et artistes de la scène underground jusqu’au petit matin.
Le bâtiment en apparence désaffecté, situé à l’angle de la rue Saint-augustin, abritait en fait ce qui était surnommé le Studio l’abraham, où l’on vendait de l’alcool sans permis lors de soirées qui se prolongeaient après l’heure de fermeture des bars.
Ce sont des plaintes de citoyens et des maladresses sur internet qui ont mis la puce à l’oreille des autorités, qui ont entamé leur enquête en décembre.
« Les réseaux sociaux étaient utilisés afin de promouvoir les activités. L’endroit accueillait plusieurs dizaines de personnes, notamment les jours de fin de semaine, jusqu’aux petites heures du matin, ce qui a occasionné plusieurs plaintes pour tranquillité publique », a expliqué le porte-parole de la police, Étienne Doyon.
Le soir de l’intervention des policiers, le bar clandestin devait d’ailleurs recevoir des DJ de la scène underground, selon un événement Facebook qui a depuis été supprimé. Vers minuit, les organisateurs y affirmaient qu’un « imprévu de dernière minute » pourrait empêcher l’ouverture de la salle.
Le bar était inoccupé à l’arrivée des enquêteurs, tard samedi. Le tenancier, un homme de 45 ans, devra se présenter devant la Régie des alcools, des courses et des jeux.
POUR INITIÉS
Un client qui a requis l’anonymat a expliqué au Journal que le Studio l’abraham avait ouvert ses portes il y a environ deux mois.
« [Les responsables] avaient loué des locaux, c’est comme une espèce d’entrepôt, a-t-il mentionné. C’était vide à l’intérieur et ils ont aménagé ça avec des sofas, il y avait un petit bar et une salle de bain. C’était vraiment rudimentaire ».
Seuls les membres d’un groupe Facebook privé étaient admis et ils étaient avisés de ne pas causer de grabuge, a ajouté ce client. « C’est sûr que c’est illégal et qu’il n’y avait pas de permis d’alcool, mais ce n’était pas quelque chose qui était dangereux en tant que tel », a-t-il estimé.
Le propriétaire du bâtiment, le promoteur GM Développement, soutient qu’il ignorait tout de ces activités illicites. Les locaux étaient loués au mois à un individu qui affirmait y tenir un studio d’enregistrement de musique, a mentionné la responsable de la location commerciale de l’entreprise, Nathalie Hokayem.