Le Journal de Quebec

Zelig au pouvoir

-

Imaginez un chef d’état débarquant au Canada déguisé en « police montée » ou en Indien d’amérique. Il passerait pour un parfait imbécile. Justin Trudeau me fait penser au personnage incarné par Woody Allen dans son film Zelig, cet homme-caméléon souffrant d’un trouble de personnali­té qui le conduit à prendre systématiq­uement la couleur de son environnem­ent. Ainsi invité à rencontrer des rabbins, Zelig devient-il un rabbin lui-même; entouré de médecins, il porte le sarrau; avec des noirs, son teint devient foncé et ainsi de suite. La personnali­té caméléon de Zelig révèle un trouble d’identité profond. Incertain de ses racines, cherchant à se faire aimer à tout prix, il ne fait pas que tendre la main à l’autre. Il devient l’autre. Exactement comme Justin. C’est ainsi qu’à l’étranger, plutôt que de faire entendre la voix de ses concitoyen­s et d’agir comme le chef d’état du Canada avec le sens de la mesure et la dignité que cette fonction impose, il sombre dans la mise en scène folkloriqu­e qui rendrait jaloux les Dupond-dupont. Il prend la couleur de son « pays d’accueil » au-delà de ce à quoi pourraient s’attendre ses hôtes. Au point d’être ridicule. Et une fois de retour au pays, il nous vend sa névrose comme un programme politique. Une sorte de multicultu­ralisme déraciné et sans identité dans lequel Zelig se reconnaîtr­ait parfaiteme­nt.

Marc Tremblay

Newspapers in French

Newspapers from Canada