L’électricité avant l’hydrogène
Le patron de la Compagnie Électrique Lion espère que Québec et Ottawa ne feront pas passer l’hydrogène avant l’électricité, même si des lobbyistes amis du Parti libéral du Québec (PLQ) et du Parti libéral du Canada (PLC) veulent l’inverse.
« Les gens du gouvernement sont assez sages pour comprendre où sont leurs intérêts aujourd’hui. Leurs intérêts, c’est dans l’électrique », déclare Marc Bédard, président de la Compagnie Électrique Lion.
M. Bédard insiste : il croit le gouvernement qui dit vouloir miser sur l’électrification des transports. Ministres et sous-ministres ont sa confiance. Il trouve seulement qu’il est prématuré de mettre de l’énergie sur l’hydrogène, parce que ce modèle n’est pas encore mûr.
Notre Bureau d’enquête révélait récemment que la province mettrait à l’essai une cinquantaine de véhicules à hydrogène du géant japonais Toyota.
« DANGEREUX POUR L’ÉLECTRIFICATION »
Pour le chef de la Compagnie Électrique Lion, il ne faut pas que les projets d’hydrogène viennent retarder les projets électriques en cours.
« S’il y avait une perte de “focus” électrique parce qu’on s’en va dans d’autres technologies, ça serait dommageable, ça serait même dangereux pour l’électrification », prévient-il.
Selon lui, il ne devrait d’ailleurs pas y avoir de compétition entre l’une ou l’autre de ces technologies. Elles seront même peut-être parfaitement complémentaires un jour.
Marc Bédard rappelle que l’hydrogène est une façon de recharger les batteries électriques qui a encore besoin de quelques années avant d’être tout à fait au point.
« L’hydrogène n’est pas du tout mature, alors que le modèle d’affaires électrique, lui, l’est. Ça faisait 100 ans qu’on attendait ça ! » observe-t-il.
GARDER LE CAP
Marc Bédard veut garder le cap sur l’électricité.
« Si quelqu’un est en train de pousser l’hydrogène, c’est dans son droit de le pousser, mais je fais confiance à notre gouvernement pour être capable d’établir les priorités, et notre priorité, c’est l’électrique », conclut-il pour enfoncer le clou.
Rappelons que notre Bureau d’enquête a révélé que sept proches du PLQ et du PLC sont devenus lobbyistes pour faire la promotion de l’automobile à hydrogène, qui a reçu l’appui financier des gouvernements Couillard et Trudeau.