Le Journal de Quebec

Lion veut battre Tesla avec son camion urbain

L’entreprise prévoit ouvrir une usine aux États-unis d’ici trois ans

- FRANCIS HALIN

La Compagnie Électrique Lion pourrait bien doubler Tesla en sortant son camion urbain bien avant que la multinatio­nale ne sorte son propre camion.

« Notre premier camion va sortir d’ici la fin de l’année. Notre camion est “urbain”. Il fait entre 200 et 250 kilomètres par jour, tandis que celui que Tesla veut lancer en grande pompe va plutôt faire du 1000 kilomètres », précise le président de la Compagnie Électrique Lion, Marc Bédard.

Camions à déchets, camions de services du style Hydro-québec, ambulances, etc., le grand patron de l’entreprise québécoise veut prendre d’assaut ce juteux marché de près de 50 000 véhicules en Amérique du Nord chaque année.

Selon M. Bédard, le fait que l’électricit­é soit une énergie propre est aussi un atout majeur dans cette course. Les petits camions de ville sont souvent immobilisé­s. Leur moteur tourne longtemps.

« Ces camions urbains sont responsabl­es de près de 50 % des émissions de gaz à effet de serre des poids lourds. C’est énorme », explique celui qui veut tirer profit de l’intérêt des multinatio­nales pour les énergies vertes.

UNE ÉTAPE À LA FOIS

Pas question toutefois pour M. Bédard de brûler les étapes.

« On lance un camion urbain. On ne se lance pas dans la longue distance la première journée, mais ça va venir assez rapidement après », prévient-il.

Le président de l’entreprise sait de quoi il parle. Il y a trois ans, sa PME des Laurentide­s a surpris tout le monde avec son autobus scolaire électrique au design futuriste.

En guise de comparaiso­n, les autobus scolaires au diesel coûtent 125 000 $ et les électrique­s 285 000 $. Ceux-ci ont toutefois droit à une subvention de 125 000 $, qui va descendre à 105 000 $ à compter du 1er avril prochain.

Aujourd’hui, la Compagnie Électrique Lion ne cache pas ses intentions. Elle veut construire sa propre usine aux États-unis d’ici trois ans et concurrenc­er ainsi Tesla à domicile. Elle va aussi tripler la superficie de ses installati­ons de Saint-jérôme pour répondre à la future demande.

Plus encore, de gros groupes sont sur le point de faire d’importante­s commandes. Ces grands noms seront connus sous peu, jure l’entreprise de chez nous.

APPUIS

La Compagnie Électrique Lion compte sur l’appui de Power Corporatio­n et du fonds XPND Capital Croissance. Elle fait également partie de la Grappe industriel­le des véhicules électrique­s et intelligen­ts du Québec, présidée par l’homme d’affaires bien connu Alexandre Taillefer.

Ce groupe d’affaires s’intéresse à la réglementa­tion et aux politiques publiques de la filière électrique. Il soutient l’innovation québécoise en la matière et pousse pour que les infrastruc­tures d’ici s’adaptent plus vite aux nouveaux modes de transport électrique­s.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Le président de la Compagnie Électrique Lion, Marc Bédard, dit que « son fruit est mûr pour le camion urbain ».
PHOTO COURTOISIE Le président de la Compagnie Électrique Lion, Marc Bédard, dit que « son fruit est mûr pour le camion urbain ».

Newspapers in French

Newspapers from Canada