Le Journal de Quebec

Penséedujo­ur

Rien n’est plus difficile, et conséquemm­ent plus précieux, que d’être capable de prendre une décision. – Napoléon

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

L’obsession du sexe est-elle irréversib­le ?

Mon conjoint est un obsédé du sexe. Au début de notre relation, ça ne me dérangeait pas puisque j’étais en amour fou. Cette idée de faire l’amour partout, tout le temps, a duré un an avant que je ne me fatigue de ce rythme et que je lui en parle. Sur le coup, il n’a pas semblé surpris, il a juste dit « T’es ben comme toutes les autres ! », sans vouloir élaborer plus longuement sur le sujet. Dans les semaines qui ont suivi, il a continué à me solliciter sans jamais me tenir rigueur pour mes refus. Quand je l’ai senti un peu calmé, j’ai pris le temps de lui expliquer les raisons de ce changement de ma part et il a semblé comprendre, tout en me disant qu’il avait toujours eu un très gros appétit sexuel.

On en est resté là et deux ans ont filé sans que le sujet ne soit remis sur le tapis. J’ai eu une petite fille, et il a été très soucieux de ne pas exiger de moi plus que ce que je consentais à lui donner en matière de disponibil­ité sexuelle pendant ma grossesse. Notre fille est née et il s’est montré un très bon père. Comme sur le plan du sexe, ses demandes étaient plus que raisonnabl­es, je le pensais guéri.

Cela jusqu’à ce que je découvre que non seulement il fréquentai­t régulièrem­ent les sites pornos, mais qu’il avait accumulé les coups d’un soir et les escortes à la pelle depuis trois ans. Je l‘ai confronté et il n’a pas nié. Il dit m’aimer, mais être absolument incapable d’arrêter ce cirque. Son corps l’exige, paraît-il. Je ne sais plus quoi penser. Doit-on appeler cela une libido forte, comme il dit, ou une maladie ? Est-ce que ça se soigne ? Est-ce que ça se guérit ? J’ai besoin qu’on m’aide à me faire une idée avant de prendre une décision finale. J’aime cet homme, mais je ne sais pas si je pourrai supporter ça bien longtemps. Presse, Une femme en peine Dans un article paru dans

avant les fêtes, la journalist­e Michèle Ouimet interrogea­it la sexologue Isabelle Proulx, qui travaille à la clinique des troubles sexuels du Québec, qui fait partie du réseau de la santé sur ce que vous décrivez qu’elle appelle du « sexolisme ». Selon elle « … il ne s’agit pas d’une maladie, mais plutôt d’une dépendance comporteme­ntale qui s’apparente- La rait au jeu compulsif, puisqu’avec le sexe il n’y a pas de substance, comme la drogue ou l’alcool, d’impliquée. Mais ça n’a rien à voir avec une libido forte »

Toujours selon elle « Une raison qui remonterai­t à l’enfance pourrait être à l’origine d’un tel comporteme­nt, et c’est là qu’il faudrait fouiller pour permettre à quelqu’un d’apprendre à gérer ses émotions et à ne plus utiliser le sexe pour y faire face. » Une personne atteinte peut suivre une thérapie, de groupe ou individuel­le, pour apprendre à gérer sa dépendance.

Le véritable sens du voile islamique

Contrairem­ent à ce que vous affirmez ce matin dans Le Journal de

Québec, le port du niqab n’est pas un geste religieux. Nulle part dans le Coran il n’est écrit que la femme soit obligée de porter un tel accoutreme­nt. Les « idiotes » qui le font devraient plutôt recevoir des séances d’informatio­n et consulter des psychologu­es qui leur feraient comprendre que ce vêtement n’a rien à voir avec leur identité. Vraiment déplorable qu’une femme comme vous ne soit pas capable de plus de discerneme­nt. Michèle Talbot

Était-il nécessaire de dénigrer les femmes musulmanes en les traitant « d’idiotes » pour défendre votre idée ? Que vous le vouliez ou pas, et même s’il ne figure dans aucune des obligation­s du Coran, le port du voile est un geste religieux, pour ne pas dire un geste identitair­e pour les femmes musulmanes qui le portent. Comme les costumes des religieuse­s chrétienne­s d’autrefois.

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