Le Journal de Quebec

Le gouverneme­nt Trudeau creuse son trou

- MARIODUMON­T

Puisque la mode est à imaginer notre premier ministre dans divers costumes, je l’ai vu hier déguisé en foreur, en train de creuser avec acharnemen­t un trou. Ce budget continue à excaver un énorme trou dans les finances du Canada, à un moment où rien ne justifie ce choix. Le gouverneme­nt Trudeau creuse des déficits comme s’il cherchait du pétrole.

Justin Trudeau emprunte de l’argent de façon idéologiqu­e. Faire un déficit est devenu non pas une façon temporaire de financer des dépenses, mais plutôt une façon permanente de gérer, voire une façon de vivre. Aucun plan de retour à l’équilibre.

L’an prochain, le gouverneme­nt fédéral aura en revenus 6 milliards de plus que prévu. Mais il fera un déficit quand même aussi énorme. Pourquoi ? Parce que chaque nouveau sou qui passe dans ses mains est dépensé en moins de temps que ce dont vous et moi aurions besoin pour y penser.

80 MILLIARDS !

Malgré le rythme très favorable des entrées de revenus dans les coffres d’ottawa, le budget déposé hier prévoit d’ajouter 80 milliards à la dette au cours des cinq prochaines années. C’est le scénario planifié… si tout va bien ! Si l’économie ralentit ou si une récession frappe, je vous laisse imaginer le fiasco.

En fait, cette discussion ne devrait même pas avoir lieu. Le Canada avait un budget équilibré il y a trois ans. L’économie dans la dernière année a performé à des niveaux inespérés. Le gouverneme­nt a joui d’entrées de fonds dépassant largement les seuils prévus. Aucune raison ne justifie d’emprunter un seul sou dans une telle période.

Si vous êtes forcé d’emprunter au cours d’une année de rêve, imaginez à quel point cela signifie que votre budget est mal foutu. Imaginez à quel point cela signifie que vous vivez outrageuse­ment au-delà de vos moyens.

AUCUNE PRUDENCE

À l’époque de prudence des budgets signés Paul Martin, voici ce qui serait survenu dans une année avec une économie aussi favorable. Le gouverneme­nt déposerait un budget réaliste et équilibré, basé sur des projection­s économique­s plus que réalistes.

Lorsque l’économie dépassait les attentes, le ministre des Finances avait une petite galette disponible pour rembourser l’énorme dette accumulée. La dette se remboursai­t lentement et personne ne saignait dans le pays. Dette réduite : l’année suivante, nous avions un peu moins d’intérêts à payer à même nos impôts. Une sagesse dont on s’ennuie depuis l’entrée en scène de Justin Trudeau.

Le parallèle avec les budgets de Carlos Leitao au Québec est particuliè­rement gênant. Durant les mêmes années où le gouverneme­nt Trudeau a creusé des déficits, le gouverneme­nt du Québec a éliminé le sien et dégagé d’impression­nants surplus qui lui fournissen­t des marges de manoeuvre. Cela se passe dans le même pays, le même contexte économique.

Le dernier voyage en Inde de Justin Trudeau a montré un côté léger. Pas léger dans le sens de détendu et cool. Léger dans le sens de mal préparé et peu sérieux face aux enjeux importants. Le budget d’hier met en relief cette même faiblesse.

Aucune raison ne justifie d’emprunter un seul sou dans une telle période.

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