Torpiller son propre budget
Disons-le d’entrée de jeu : Justin Trudeau a lui-même torpillé son opération budgétaire.
Le dépôt d’un budget constitue toujours un moment charnière pour un gouvernement. C’est l’occasion de consolider ses appuis, de se relancer ou encore simplement de changer la conversation publique.
Il est donc tout à fait normal de voir un gouvernement tenter de contrôler le plus efficacement possible son message tout juste avant et après le dépôt du budget. On demande aux ministres et députés de se tenir droits et d’avoir les oreilles molles pour éviter les controverses et autres distractions inutiles.
ÉCHEC
Ces principes de base semblent avoir échappé à Sa Majesté Justin 1er. En effet, celui qui semble confondre le rôle de souverain et celui de premier ministre aura tôt fait de foutre en l’air la stratégie de communication de son propre gouvernement, avant même le dépôt du budget Morneau.
Évidemment, les frasques honteuses du PM en Inde ont occupé une place de choix dans notre environnement médiatique. Ici comme ailleurs, l’image angélique de notre bel adonis en a pris pour son rhume.
ABSENCE
Les partis d’opposition, qui ont gagné de précieux points dans l’opinion publique la semaine dernière tout en ayant les pieds posés sur la bavette du poêle, attendaient le PM de pied ferme en chambre lundi dernier. Avec raison.
Notre suave premier ministre aurait pu tenter de nettoyer l’ardoise avant le dépôt du budget en se levant et en répondant aux nombreuses questions sur son désastreux voyage : les dépenses, le peu d’égards des autorités, les invitations gênantes, etc. Mais non, ce dernier brillait par son absence, probablement trop occupé à ranger ses costumes dans sa caverne d’ali Baba.
Quel est le résultat ? On constate d’ores et déjà que l’opération budgétaire du gouvernement libéral s’avère un coup d’épée dans l’eau. Et pour montrer le coupable du doigt, Justin Trudeau aura besoin d’un miroir.