Préoccupé au point de ne plus dormir, il filme un voleur
L’ex-avocat Bernard Corbeil a expliqué en cour comment et pourquoi il avait procédé à une arrestation citoyenne en 2013
Au deuxième jour de son procès, l’ancien avocat civiliste Bernard Corbeil a commencé sa défense et il a offert ses explications à la Cour pour l’arrestation citoyenne qu’il a effectuée en 2013, à la suite d’un « vol de bouffe à chat ».
Tout comme lors de son premier procès, Bernard Corbeil s’est présenté devant le Tribunal, hier, avec une multitude de documents.
L’homme espère ainsi démontrer au juge Hubert Couture qu’il a eu raison, en février 2013, de procéder à l’arrestation citoyenne de la mère de son camelot, lorsqu’il a vu que la nourriture qu’il mettait sur le pas de sa porte pour nourrir les chats du quartier disparaissait de façon mystérieuse, et que c’est elle qui la dérobait.
Ainsi, Corbeil a indiqué au Tribunal avoir installé une caméra « reliée par 50 pieds de fil » à son ordinateur pour pouvoir mettre un visage sur le voleur.
« Si je me suis donné ce trouble-là, c’est parce que j’étais préoccupé », a dit l’homme au magistrat attentif.
« Je l’étais tellement que je n’en dormais plus, et tous les matins je surveillais sur l’écran de mon ordinateur pour voir qui volait la nourriture », a-t-il ajouté.
« ARRESTATION SÉCURITAIRE »
Dans un document de 56 pages, il a également expliqué « avoir tout préparé pour faire une arrestation sécuritaire ». Recherche sur Internet, vérification des articles de lois et échange de courriels ont fait partie de la démarche préarrestation.
« Comme avocat, je me suis dit qu’il fallait que je fasse des recherches raisonnables pour avoir une arrestation raisonnable, et pour un vol, le critère de la force raisonnable c’est qu’il ne faut pas frapper le voleur ou lui causer des lésions corporelles », a-t-il mentionné.
Rappelons qu’à la suite d’un premier procès, Bernard Corbeil a été trouvé coupable de voies de fait, puis il a reçu une absolution inconditionnelle. Après qu’il ait porté sa cause en appel, les juges lui ont donné raison et ils ont ordonné la tenue d’un deuxième procès.