Le Journal de Quebec

Préoccupé au point de ne plus dormir, il filme un voleur

L’ex-avocat Bernard Corbeil a expliqué en cour comment et pourquoi il avait procédé à une arrestatio­n citoyenne en 2013

- KATHLEEN FRENETTE

Au deuxième jour de son procès, l’ancien avocat civiliste Bernard Corbeil a commencé sa défense et il a offert ses explicatio­ns à la Cour pour l’arrestatio­n citoyenne qu’il a effectuée en 2013, à la suite d’un « vol de bouffe à chat ».

Tout comme lors de son premier procès, Bernard Corbeil s’est présenté devant le Tribunal, hier, avec une multitude de documents.

L’homme espère ainsi démontrer au juge Hubert Couture qu’il a eu raison, en février 2013, de procéder à l’arrestatio­n citoyenne de la mère de son camelot, lorsqu’il a vu que la nourriture qu’il mettait sur le pas de sa porte pour nourrir les chats du quartier disparaiss­ait de façon mystérieus­e, et que c’est elle qui la dérobait.

Ainsi, Corbeil a indiqué au Tribunal avoir installé une caméra « reliée par 50 pieds de fil » à son ordinateur pour pouvoir mettre un visage sur le voleur.

« Si je me suis donné ce trouble-là, c’est parce que j’étais préoccupé », a dit l’homme au magistrat attentif.

« Je l’étais tellement que je n’en dormais plus, et tous les matins je surveillai­s sur l’écran de mon ordinateur pour voir qui volait la nourriture », a-t-il ajouté.

« ARRESTATIO­N SÉCURITAIR­E »

Dans un document de 56 pages, il a également expliqué « avoir tout préparé pour faire une arrestatio­n sécuritair­e ». Recherche sur Internet, vérificati­on des articles de lois et échange de courriels ont fait partie de la démarche préarresta­tion.

« Comme avocat, je me suis dit qu’il fallait que je fasse des recherches raisonnabl­es pour avoir une arrestatio­n raisonnabl­e, et pour un vol, le critère de la force raisonnabl­e c’est qu’il ne faut pas frapper le voleur ou lui causer des lésions corporelle­s », a-t-il mentionné.

Rappelons qu’à la suite d’un premier procès, Bernard Corbeil a été trouvé coupable de voies de fait, puis il a reçu une absolution inconditio­nnelle. Après qu’il ait porté sa cause en appel, les juges lui ont donné raison et ils ont ordonné la tenue d’un deuxième procès.

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Accusé

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