29 millions $ pour renouveler la flotte de la Garde côtière
La CSN se dit inquiète pour l’avenir du chantier maritime Davie
OTTAWA | Ceux qui espéraient qu’ottawa profite du budget 2018 pour ramener le chantier Davie à l’intérieur de la stratégie navale canadienne seront déçus : seul un montant de 29 M$ d’argent frais a été inscrit pour le renouvellement de la flotte de la Garde côtière.
De cette somme, 13 M$ devraient être investis en 2018-2019, 11 M$ en 2019-2020, rien en 2020-2021, 2 M$ en 2021-2022, puis finalement 4 M$ en 2022-2023.
L’histoire ne dit pas encore dans quelle mesure le chantier Davie en profitera. Le budget fédéral précise que ces investissements visent à assurer la durabilité à long terme de la flotte de la Garde côtière canadienne.
Hier, en fin d’après-midi, Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-chaudière-appalaches (CSN), a exprimé sa vive déception et son extrême inquiétude pour l’existence même du chantier lévisien. « On est en train de rire de nous autres d’aplomb, a-t-elle déploré. Ça n’a pas de bon sens. On nous annonce 29 millions $ pour retaper leurs chaloupes. Il n’y a pas d’argent là-dedans pour la construction de navires. »
Sur les 1200 travailleurs que comptait la Davie il y a environ trois mois, il n’en reste qu’entre 500 et 600, a-t-elle ajouté.
Plus diplomate, Frédérik Boisvert, porte-parole du chantier, a convenu « qu’à première vue, il n’y a pas d’argent pour la Davie (dans le budget) ». Cela dit, ce dernier assure garder espoir grâce aux négociations en cours en vue du renouvellement de la flotte fédérale.
PROMESSES ET DÉCEPTION
Lors de son passage à Québec, en janvier dernier, le premier ministre Justin Trudeau avait fait valoir « à quel point le travail qui se fait à la Davie est exception- nel ». « On va négocier avec la Davie pour l’acquisition de 3 ou 4 brise-glaces [...], parce qu’on sait qu’on a besoin de briseglaces et la Davie a la capacité de les livrer en un court laps de temps », avait alors annoncé M. Trudeau, lors d’une assemblée citoyenne.
Ottawa n’a depuis octroyé qu’un petit contrat de 4,4 M$ à la Davie, pour la rénovation du brise-glaces NGCC Des Groseillers.
INSATISFACTION
Depuis Washington, le week-end dernier, le premier ministre Philippe Couillard s’est dit insatisfait du geste posé par Ottawa. « Ma demande formelle, ça va bien au-dessus d’un contrat ou deux pour des bateaux, a dit M. Couillard. [...] Il n’y a aucune raison de ne pas réintégrer le plus ancien chantier naval canadien et le plus important au Québec dans la stratégie navale canadienne. »
« C’EST SOUS LES CONSERVATEURS QU’ON A VÉCU UNE INJUSTICE HISTORIQUE À L’ÉGARD DU CHANTIER NAVAL, EN 2011. SI CETTE INJUSTICE N’EST PAS CORRIGÉE RAPIDEMENT, C’EST SOUS LE GOUVERNEMENT TRUDEAU QU’ON VA VIVRE LA FERMETURE. » — Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-chaudière-appalaches (CSN)