Des médecins veulent plus d’infirmières
Ils demandent au gouvernement de geler le salaire des spécialistes pour procéder à des embauches
AGENCE QMI | Le Regroupement des omnipraticiens pour une médecine engagée (ROME) demande au gouvernement Couillard de geler le salaire des médecins spécialistes afin de financer l’embauche d’infirmières et de préposés aux bénéficiaires.
Quant au salaire des omnipraticiens, moins élevé que celui des spécialistes, il serait annexé à l’inflation.
« La rémunération médicale accapare une importante portion des ressources nouvellement disponibles pour un réinvestissement en santé », a expliqué le porte-parole du ROME, Simon-pierre Landry.
« Il est grand temps de réorienter le bateau », a-t-il ajouté.
Le regroupement de médecins propose de mettre sur pied un référendum électronique pour sonder les médecins sur l’utilisation éventuelle des fonds obtenus par le gel des salaires pour l’embauche d’employés dans le réseau.
« ROME croit qu’une majorité de médecins préféreraient un réinvestissement dans les services aux patients permettant d’améliorer leurs conditions d’exercice de la médecine », a également indiqué l’organisme par communiqué.
L’entente conclue entre la Fédération des méde- cins spécialistes du Québec (FMSQ) et le gouvernement du Québec suscite un tollé depuis son annonce, il y a près de trois semaines.
De passage dans Portneuf, hier, le premier ministre Philippe Couillard a soutenu qu’il n’y a « aucun argent neuf » dans cette entente. « C’est l’étalement de dettes accumulées. Et la seule augmentation […] est de moins que l’inflation. En pratique, c’est un gel réel », a-t-il indiqué. Le Dr Simon-pierre Landry n’hésite pourtant pas à parler de « crise sociale » si rien n’est fait.
À BOUT DE SOUFFLE
Par ailleurs, après les infirmières, les médecins résidents affirment aussi être exténués par leurs tâches. Environ 55 % des médecins résidents de la province présentent des signes d’épuisement, selon deux études divulguées hier par la fédération qui les représente.
« Même si on pouvait soupçonner l’existence du problème chez nos membres, ces résultats soulèvent un problème majeur », a affirmé le Dr Christopher Lemieux, président de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ), par communiqué.
Une des causes pourrait être le nombre élevé d’heures travaillées. Selon le sondage commandé par la FMRQ, les médecins résidents travaillent en moyenne 70,94 heures par semaine.