Le Journal de Quebec

Ils découvrent la planète à vélo avec trois enfants

Un couple de Rimouski souhaite faire le tour du monde

- STÉPHANIE GENDRON

RIMOUSKI | Tanné du métro-boulot-dodo, un couple de Rimouski a vendu sa maison et ses biens personnels pour voyager à travers le monde en vélos avec ses trois jeunes enfants, au rythme de la famille plutôt que celui imposé par la société.

Marie Millier, 28 ans, et Christophe­r Fortier, 30 ans, ont connu la routine intense où ils voyaient les enfants le matin pour les préparer pour la garderie, puis le soir pour le souper et le coucher.

Lors d’un congé de maternité, ils se sont rendu compte qu’ils voulaient vivre au jour le jour. Ils ont donc décidé de quitter Rimouski à la fin du mois d’avril dernier pour découvrir le monde sur leurs vélos et chariot, avec leurs enfants, Noa, 6 ans, Émy, 3 ans et Lou, 18 mois.

PERCÉ DANS LES DEUX SENS

Leur fille Lou grandit loin des jouets en plastique, mais près des bouts de bois, des cailloux et de la terre. Elle a percé sa première dent à Percé en Gaspésie et a fait ses premiers pas au Nouveau-brunswick.

Noa a appris à lire en français, alors qu’il jouait avec des amis en anglais. Les trois enfants apprennent la vie en lisant les écriteaux des monuments, dans les musées, sur la plage en écrivant dans le sable ou quand ils rencontren­t quelqu’un qui parle de son métier avec passion.

« Nous avons dormi en tente dès le 29 avril, alors qu’il restait encore des bancs de neige. Nous avons parcouru la Gaspésie, le Nouveau-brunswick, l’île du Prince-édouard, les îles de la Madeleine et la Nouvelle-écosse », raconte Marie Millier, une biologiste de formation qui a travaillé dans le commerce de détail.

Christophe­r Fortier est un miroitier-vitrier. Tous deux sont de nationalit­é française et habitent le Québec depuis 2010.

EN PAUSE

La famille est actuelleme­nt en pause en Nouvelle-écosse depuis octobre, puisque la températur­e ne permet plus de se déplacer en vélo. Ils vivent dans une maison qui leur est prêtée.

En avril, ils prendront l’avion pour la France pour continuer leur périple. Ils espèrent au courant des prochaines années découvrir d’autres pays à vélo pendant six mois et se poser dans un endroit du monde où ils se trouvent bien pendant un autre six mois. « On a l’intention de faire ça pour la vie », a dit Mme Millier.

Financière­ment, ils vivent de leurs économies, des emplois durant le voyage et dépensent peu. Leur budget est d’environ 50 $ par jour à vélo et moins pendant leur pause.

« Le vélo, c’est lent et rapide à la fois et notre impact sur l’environnem­ent est faible. C’est plus facile pour créer des liens sur notre passage », dit-elle, ajoutant que la famille peut ainsi s’arrêter où elle veut : plages, chutes d’eau, parcs pour enfants. Le partage de la route se passe plutôt bien, si ce n’est de quelques automobili­stes qui les ont pressés d’un coup de klaxon et d’une sortie de route pour Christophe­r et Noa.

PLACE À L’IMPRÉVU

« Évidemment, il y a des difficulté­s. Des enfants fatigués parce qu’on a mal planifié notre itinéraire. Des chicanes dans la fratrie. Il faut s’ajuster constammen­t », souligne Marie Millier. En laissant place à l’imprévu, ils ont fait de belles rencontres et ont partagé de beaux moments avec d’autres cyclistes.

Ils ont actuelleme­nt 3500 kilomètres de vélo au compteur.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Christophe­r et Noa Fortier sur la route de la Plage en arrivant à Percé à la mi-mai 2017.
PHOTO COURTOISIE Christophe­r et Noa Fortier sur la route de la Plage en arrivant à Percé à la mi-mai 2017.

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