Le Journal de Quebec

Le tramway était mal-aimé aussi à Lévis

La Rive-sud a chassé les wagons deux ans avant Québec

- STÉPHANIE MARTIN

Le tramway a circulé pendant près d’un demi-siècle à Lévis. La Ville s’en est cependant débarrassé deux ans avant Québec.

Intéressé par le récit de l’époque du tramway à Québec relaté lundi dans nos pages par Jean Breton, le passionné d’histoire Michel L’hébreux a rappelé à notre mémoire l’existence des « p’tits chars électrique­s » sur la Rive-sud. Comme à Québec, l’expérience n’a pas été des plus positives.

« Le soulagemen­t des gens quand ils ont eu l’autobus pour remplacer le tramway ! Les autobus étaient beaucoup plus flexibles et tombaient en panne beaucoup moins souvent », raconte M. L’hébreux, qui s’est entre autres inspiré, pour ses recherches, du témoignage d’armand Demers.

À Lévis, le tramway a fait son apparition en 1902. Il circulait le long du fleuve, de la rivière Chaudière jusqu’aux limites est de la ville. L’âge d’or est survenu lors de la constructi­on du pont de Québec et particuliè­rement lors de son inaugurati­on qui a attiré des milliers de personnes. Il n’était pas rare de croiser des wagons bondés. « Les p’tits chars demeuraien­t le moyen de transport numéro un de la population. »

Mais les ennuis financiers n’ont pas tardé à apparaître. À peine quatre ans après leur entrée en fonction, la compagnie propriétai­re a dû liquider ses actifs.

« Il y a eu toutes sortes de problèmes. Ç’a changé de compagnie à plusieurs reprises », explique M. L’hébreux.

DÉBOIRES FINANCIERS

D’un déboire financier à l’autre, la compagnie Sun Life, qui possédait les tramways jusqu’en 1938 et qui n’arrivait pas à trouver un acheteur pour son « éléphant blanc », a fini par céder l’entreprise à ses employés.

L’un des nouveaux fiduciaire­s profitait de sa position pour faire de bonnes affaires, raconte Michel L’hébreux.

« Hugh Weyman était propriétai­re de la compagnie et aussi de la plage Garneau. Ceux qui prenaient le tramway pouvaient entrer gratuiteme­nt à la plage. Comme ça, il s’attirait de la clientèle. »

En 1946, les bus ont pris la place des tramways à Lévis. À Québec, ils survivront encore deux ans dans la circulatio­n. L’éditoriali­ste de La Tribune de Lévis écrivait alors : « Pouvant contourner les obstacles de la route, [l’autobus] est moins exposé aux embouteill­ages. Il est plus rapide, et somme toute, le public a bien raison de préférer l’autobus au tramway. »

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