Le Journal de Quebec

Des dépenses « stupides et inutiles », selon la CAQ

Le « March Madness » fait réagir l’opposition

- PATRICK BELLEROSE

Les ministères gaspillent les fonds publics au mois de mars afin d’éviter de subir des compressio­ns dans leurs budgets de fonctionne­ment, estime le porte-parole de la Coalition avenir Québec, Éric Caire.

« Non seulement on décourage les bons administra­teurs d’avoir un budget serré, mais on encourage les dépenses stupides et inutiles », affirme le critique caquiste du Conseil du trésor.

Le Journal révélait hier que les dépenses des ministères sont six fois plus élevées en mars que la moyenne des autres mois, au chapitre des fourniture­s de bureau et en équipement informatiq­ue.

Cette fièvre dépensière, surnommée « March Madness », s’explique par l’arrivée de la fin de l’année financière.

Un organisme qui ne dépense pas l’entièreté de son budget risque de s’en voir amputer une partie l’année suivante.

MAUVAISE GESTION

La CAQ propose donc de revoir la façon d’allouer les budgets pour permettre aux bons gestionnai­res de conserver les surplus modestes.

« Comment veut-on aller chercher de la performanc­e de la part de nos administra­teurs quand on pénalise les bons et qu’on récompense les cancres ? » lance Éric Caire.

À cette fin, le député de La Peltrie a déposé le projet de loi 992 en septembre dernier afin de rendre les sous-ministres plus imputables.

« On demande que la gestion des sous-ministres soit vérifiée par la vérificatr­ice générale en fonction des objectifs, des cibles et des budgets qui leur ont été confiés », résume Éric Caire.

BASE PLURIANNUE­LLE

De son côté, le PQ plaide plutôt en faveur de budgets ministérie­ls sur une base pluriannue­lle.

« Dans ce contexte-là, si quelqu’un réussit à bien faire une année, il n’y voit pas une menace pour ses budgets futurs », explique le porte-parole péquiste en matière de finances, Nicolas Marceau.

Le gouverneme­nt péquiste de Pauline Marois avait d’ailleurs commencé à étudier la question en 2013, souligne Nicolas Marceau, mais a manqué de temps pour mettre la mesure en place. « C’est un gros paquebot », dit M. Marceau.

EN FONCTION DES BESOINS

Au cabinet du président du Conseil du trésor, qui tient les cordons de la bourse au gouverneme­nt, on ne semble toutefois pas en voie de changer la méthode d’allocation des budgets.

« Les crédits sont accordés aux ministères en fonction de leurs besoins, rappelle l’attaché de presse de Pierre Arcand, dans une réponse écrite. Ils doivent démontrer pourquoi ces sommes doivent leur être allouées. »

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ÉRIC CAIRE Député de la CAQ

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