Le Journal de Quebec

Les incidences fiscales de la cohabitati­on pour les aînés

- Sylvain Moreau Collaborat­ion spéciale

Certains aînés semblent vouer un intérêt grandissan­t pour la cohabitati­on.

Phénomène historique­ment associé aux plus jeunes, l’habitation d’un logement avec un coloc semble attirer de nouveaux adeptes.

Certaines personnes âgées y voient ainsi l’opportunit­é d’éviter l’isolement et la solitude. Elles y voient également l’avantage de partager leurs intérêts, leurs passions et leurs activités sans nécessaire­ment partager leur vie amoureuse.

Par-dessus tout, elles y voient, comme les ados et les jeunes adultes, l’énorme avantage de partager les coûts inhérents à leur logement. En raison des revenus généraleme­nt plus limités des retraités et de l’espérance de vie qui ne cesse de croître, le partage d’un logement semble représente­r une solution intéressan­te à cette réduction de revenus.

IMPACT FISCAL

La cohabitati­on est donc vue comme une autre possibilit­é pour mieux équilibrer son budget.

Malgré les avantages indéniable­s de la cohabitati­on sur les finances personnell­es, qu’en est-il au plan fiscal ? Une lectrice s’inquiétait récemment des incidences qu’aura son projet de cohabitati­on sur sa situation fiscale. Voyons cela de plus près.

Après 12 mois de cohabitati­on, deux personnes de même sexe ou de sexe opposé qui ont ainsi vécu ensemble sont considérée­s devenir des conjoints de fait. Elles seraient donc dans l’obligation de modifier leur état civil au moment de produire leurs déclaratio­ns de revenus en indiquant qu’elles ont désormais un conjoint.

Puisque certains crédits d’impôt sont calculés sur la base du revenu familial, ce changement de statut pourrait évidemment faire perdre certains avantages fiscaux à ces deux personnes. Cependant, sachez que la cohabitati­on à elle seule n’entraîne pas de changement d’état civil.

Pour pouvoir conclure que les colocs sont des conjoints de fait, ils devront avoir vécu dans une relation conjugale au cours d’une période minimale de 12 mois.

CONJOINT DE FAIT

Puisque nos lois fiscales ne contiennen­t aucune définition de ce que représente une union conjugale, un examen des faits entourant la relation entre deux personnes permettra généraleme­nt de conclure s’ils sont des conjoints de fait ou non.

Les autorités fiscales considèren­t habituelle­ment deux personnes vivant en union conjugale si elles habitent dans un même logement, se montrent en public comme un couple, s’identifien­t mutuelleme­nt comme étant des conjoints aux fins des régimes d’assurance ou de retraite, contracten­t ensemble des engagement­s ou des emprunts, ont des relations intimes, etc.

Bien qu’il n’y ait aucun facteur prédominan­t en soi, l’analyse de tous les faits en présence permet généraleme­nt de conclure si les colocs sont des conjoints de fait.

Retenez donc que le seul partage d’un logement ne sera pas suffisant pour établir que les colocs sont des conjoints.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada