GALCHENYUK DANS LE RANG

Ses efforts pour s’impliquer défensivement ne passent pas inaperçus jonathan.bernier@quebecormedia.com

« On n’abandonnera pas sur le jeune. Il a marqué 30 buts il y a deux ans. L’année passée, avant sa blessure, il n’était pas loin d’un point par match. Depuis ce temps, il se cherche. Mais il n’a pas 30 ans, il a 23 ans, alors on va continuer à travailler avec lui. »

Ces paroles, prononcées par Marc Bergevin, à la fin du mois d’octobre, lors d’un point de presse visant à calmer la panique s’étant installée après le début de saison catastrophique du Canadien, en avaient fait sourciller plus d’un.

Galchenyuk est loin du plateau des 30 buts et son dossier de -27 est l’un des pires du circuit Bettman, mais le directeur général pourrait avoir vu juste.

Depuis quelques semaines, on sent l’attaquant de 24 ans beaucoup plus impliqué. En plus de laisser aller son imagination en territoire offensif, il est plus agressif en territoire offensif et est plus enclin à aider ses coéquipiers en repli défensif. Deux éléments qui manquaient cruellement à son jeu, même lors de sa saison de 30 buts en 2015-2016.

Cet hiver-là, il avait marqué la majorité de ses buts avec l’équipe déjà hors de la course aux séries éliminatoires. Seize buts lors des 22 derniers matchs du Canadien, pour être précis.

MAINTENANT PLUS RESPONSABLE

Tout comme cette année, diront certains, considérant que l’équipe semble hors de la course depuis novembre. À la différence que, cette fois, l’américain n’attend plus la rondelle à la ligne bleue en laissant le fardeau défensif à ses compagnons de trio.

« On sait tous quelles sont les attentes à mon égard. Ce n’est pas ma première saison. Je sais ce que je peux apporter à cette équipe. Je suis un joueur offensif, mais j’ai travaillé fort sur mon jeu dans les deux sens de la patinoire cette saison », a reconnu Galchenyuk, après l’entraînement du Canadien.

Une prise de conscience qui n’a pas passé inaperçue aux yeux de Phillip Danault. Il y a une semaine, le Québécois n’avait pas hésité à louanger le travail de celui qui joue désormais à sa gauche.

« Je l’ai regardé pendant les matchs où j’étais blessé. Il était vraiment excellent. Je trouve que c’est un joueur différent. Il travaille et le fait qu’il travaille lui procure des occasions. Il s’implique également défensivement. Au début de l’année, c’était un peu plus difficile. C’est plaisant de jouer avec lui présentement. »

ENFIN DE LA TÉNACITÉ

Au moment où Danault a émis ces commentaires, Galchenyuk venait de récolter six points en sept matchs. Il a été blanchi au cours des cinq suivants.

« Mon jeu est plus à point. Il y a toujours des aspects que je souhaite améliorer. D’ailleurs, ça fait un bout de temps que je n’ai pas marqué. Ça me tracasse un peu », a lancé l’américain.

Galchenyuk n’a pas touché le fond du filet au cours des 14 derniers matchs. Comme quoi il est difficile d’être parfait.

Néanmoins, qu’est-ce qui explique ce changement d’attitude ? Une simple question de maturité ? Une discussion avec son entraîneur ou son directeur général ? Difficile à dire.

« Malgré les hauts et les bas de cette campagne, tout ce qui s’est dit au début de la saison et le fait de passer d’un trio à l’autre, je suis demeuré concentré sur la tâche à accomplir en me présentant à l’aréna et sur ce que je pouvais faire pour m’améliorer », a lancé le principal intéressé.

« Je n’avais jamais eu à faire face à ce genre d’adversité. Je ne me souviens pas d’avoir amorcé une saison sur le quatrième trio. Ce fut une période difficile, mais j’ai réussi à rebondir », a-t-il ajouté.

POUR DE BON ?

Lentement, mais sûrement, Julien recommence à lui faire confiance et à lui donner un temps de jeu décent. D’ailleurs, Galchenyuk ne lui en veut pas de lui avoir fait manger son pain noir en début de saison.

« Quand Claude est arrivé, il ne pouvait pas vraiment voir quel type de joueur j’étais. Je ne peux pas le blâmer, je revenais tout juste d’une blessure. Il m’a fallu un peu de temps pour me remettre. Maintenant, il voit ce que je peux accomplir en tant que joueur. »

En fait, Galchenyuk devrait plutôt dire qu’il répond aux attentes et qu’il offre à son entraîneur quelque chose qu’il aime voir. Espérons que l’engrenage soit enclenché pour de bon.