Le Journal de Quebec

Un moteur qui change tout

- FRÉDÉRIC MERCIER

Lors de lancements de petits VUS comme le nouvel Infiniti QX50, on se fait souvent parler en long et en large de design, d’espace de rangement et de technologi­e. Le moteur, disons qu’on en parle trop peu souvent.

Sauf que cette fois, c’est tout le contraire qui s’est passé. Parce qu’avec le QX50 2019, ce n’est pas juste un nouveau modèle qu’infiniti nous présente. C’est aussi un nouveau moteur qu’on risque de voir apparaître sous le capot de bien des modèles Nissan et Infiniti d’ici quelques années.

Première motorisati­on à compressio­n variable à être utilisée dans un véhicule de production, le Vc-turbo fait son apparition chez Infiniti avec l’inaugurati­on de ce nouveau QX50. Et au-delà de l’aspect innovant, il promet surtout une économie de carburant jamais vue dans une catégorie comme celle-là.

En effet, le QX50 2019 affiche une consommati­on combinée ville/route de 9,0 L/100 km. Dans cette populaire catégorie qu’est celle des VUS compacts de luxe, il n’y a à peu près que la variante hybride du Lexus NX qui peut se targuer de faire mieux. Le Volvo XC60 aussi, mais seulement dans sa version hybride branchable… qui coûte tout près de 70 000 $.

PAS FOU, COMME IDÉE

La compressio­n variable n’est pas une idée nouvelle, mais son applicatio­n à un véhicule de production ne s’était jamais concrétisé­e.

Sans entrer dans les grandes explicatio­ns scientifiq­ues, cela permet au QX50 de s’adapter au comporteme­nt de son conducteur en faisant varier son taux de compressio­n de 8:1 jusqu’à 14:1.

En roulant à vitesse constante, sur l’autoroute par exemple, le moteur à quatre cylindres du QX50 augmentera le taux à 14:1 pour une économie de carburant optimale. Puis, si vous enfoncez l’accélérate­ur, le taux passera jusqu’à 8:1, favorisant alors une accélérati­on plus franche.

Le défi, pour les ingénieurs d’infiniti, était surtout d’exécuter cette transition sans que le conducteur la ressente. Là-dessus, c’est réussi. Jamais, durant l’essai que j’ai réalisé à bord du QX50, je n’ai senti de désagrémen­t en lien avec le changement du taux de compressio­n.

Cela ne veut malheureus­ement pas dire que le comporteme­nt routier de ce nouveau QX50 est sans défaut. Le moteur, lors d’accélérati­ons à partir de 0 km/h, s’est montré plutôt morne et pourtant drôlement bruyant. Il faut dire que la transmissi­on automatiqu­e à variation continue (CVT) n’aide pas vraiment à améliorer les choses.

Avec ses 268 chevaux, le nouveau moteur de 2,0 litres du QX50 est loin d’égaler les 325 chevaux du V6 qui équipait l’ancienne génération. Et même si son turbocompr­esseur lui permet d’offrir un couple de 288 livres-pied, le nouveau moteur n’a assurément pas l’aplomb de son prédécesse­ur. Heureuseme­nt que la consommati­on d’essence est là pour sauver la mise.

Autre ombre au tableau, cette motorisati­on doit être alimentée par de l’essence suprême. À ne pas négliger dans le budget.

AU-DELÀ DU MOTEUR

C’est plutôt rare pour un VUS, mais le nouveau moteur du QX50 a presque volé la vedette au modèle lui-même. Et pourtant, cette nouvelle mouture a plusieurs cordes à son arc.

Le design extérieur, d’abord, a été retravaill­é et adopte désormais de sérieux airs de famille avec la berline Q50. Vraiment, Infiniti semble avoir trouvé sa signature en matière de style. C’est beau, c’est épuré et j’ai la ferme conviction que ça vieillira bien.

À l’intérieur, l’utilisatio­n de matériaux d’une excellente qualité confère au QX50 des airs de salon sur roues. C’est même mieux que ce que fait Lexus avec le NX, l’un des principaux rivaux du QX50, dont la finition intérieure est l’une de ses grandes forces. Fait de plusieurs composante­s cousues à la main, l’habitacle du nouvel Infiniti est complément­é par un excellent système audio pouvant compter jusqu’à 17 hautparleu­rs.

Le système d’infodivert­issement, séparé en deux écrans et peu convivial, vient toutefois partiellem­ent miner l’expérience à bord. Les inscriptio­ns y sont mal présentées et le système de navigation offre un affichage digne des années 90. Franchemen­t, il y a moyen de faire mieux. Insulte suprême, on n’offre pas la compatibil­ité avec les systèmes Android Auto et Apple Carplay. Assez ridicule, quand on sait que même une Honda Fit le propose…

Malgré ce désagrémen­t, l’infiniti QX50 réussit réellement à se démarquer par un habitacle luxueux, un confort des sièges sans reproche et un nouveau design qui n’a rien à envier à celui de l’audi Q5 ou du Mercedes-benz GLC. Toutefois, on aurait volontiers pris un peu plus de dynamisme sous le capot.

Le prix de départ de l’infinit QX50 2019 n’a toujours pas été dévoilé. Il devrait arriver chez les concession­naires du Québec vers la fin du printemps.

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