Et si Renault importait LA ZOE AU QUÉBEC ?
Les voitures électriques suscitent beaucoup d’intérêt chez les Québécois, mais leurs ventes demeurent minimes.
Il faut dire que les prix des véhicules entièrement électriques, malgré une aide financière de 8000 $ du gouvernement québécois, demeurent supérieurs à ceux de modèles équivalents à essence.
Et il y a l’offre, aussi. Si vous voulez vous procurer un véhicule entièrement électrique, disons que le magasinage ne sera pas trop long à faire. Des modèles, il n’y en a pas des tonnes.
Chez MUZE, un organisme québécois qui travaille à promouvoir l’électrification des transports en Amérique du Nord, on croit que cette offre défaillante fait partie des raisons qui ralentissent la percée des véhicules électriques chez nous.
Et selon son PDG, Pascal Gosset, une partie de la solution pourrait bien se trouver chez Renault. « En France, ce n’est pas la Nissan Leaf qui est la voiture électrique la plus vendue. C’est la Renault ZOE, et de loin », précise-t-il. En effet, avec 15 245 unités vendues en France l’an dernier, la ZOE est le véhicule entièrement électrique le plus populaire.
PETITE, MAIS INTÉRESSANTE
Adoptant un format à peine plus grand que celui d’une Toyota Yaris, la Renault ZOE n’est pas le genre de véhicule qui plaît à nos voisins américains. Sauf qu’au Québec, la réalité est différente. Les sous-compactes ont davantage la cote dans la Belle Province, et Pascal Gosset croit qu’il pourrait s’agir d’une belle occasion à saisir pour le constructeur français.
Offerte avec une batterie de 22 kwh ou de 41 kwh en option, la ZOE est vendue, en France, à partir de 23 700 euros, soit l’équivalent de 37 000 $ CAD. C’est grosso modo le prix qu’on demande pour des modèles comme la Nissan Leaf, la Volkswagen e-golf ou la Hyundai Ioniq électrique.
Selon le Nouveau cycle européen de conduite, elle peut parcourir jusqu’à 400 kilomètres en une charge. Sur son site web, Renault parle aussi d’une autonomie « en conditions réelles » de 300 kilomètres.
PLAUSIBLE, VRAIMENT ?
Même si Renault n’a pas de concessionnaire en Amérique du Nord, il ne serait pas trop difficile pour le constructeur de passer par le réseau de son partenaire Nissan, déjà très bien établi aux quatre coins du continent. Ne suffirait qu’à apporter quelques modifications à la ZOE pour respecter les normes sécuritaires canadiennes.
Le constructeur a d’ailleurs déjà démontré un certain intérêt à tester le marché québécois en accordant à Azra Canada, une entreprise établie à Terrebonne, une licence exclusive pour vendre la Twizy, un minuscule véhicule électrique aussi fabriqué par Renault.
Toutefois, avec une vitesse limitée à 40 km/h et un gabarit plus proche de celui d’une voiturette de golf que d’une vraie voiture, le projet n’a pas été très concluant. « Il n’y a pas de marché pour un véhicule comme celui-là ici. Ce n’est pas adapté à notre réalité », convient Pascal Gosset.
Est-ce que l’histoire serait différente avec la ZOE ?