Le Journal de Quebec

Référendum souhaité

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Les groupes de médecins dissidents (généralist­es et spécialist­es) ont récemment marqué des points dans l’opinion publique en exprimant leur désir de voir les médecins spécialist­es renoncer aux augmentati­ons de salaire. Il reste une étape importante à franchir : faire accepter à l’exécutif de la Fédération des médecins spécialist­es (FMOQ) la tenue d’un référendum permettant à la majorité de ses membres d’exprimer, à leur tour et collective­ment, leur volonté de se satisfaire des bons revenus qu’ils/elles ont déjà.

En effet, il faut bien se rendre compte que la pression populaire ne pourra pas à elle seule forcer ce « gouverneme­nt de médecins » à rejeter les termes d’une entente dont il n’est que l’une des deux parties signataire­s, l’autre étant évidemment la FMOQ.

Par ailleurs, si les spécialist­es renonçaien­t aux augmentati­ons prévues, ils et elles réussiraie­nt à améliorer grandement l’image de la profession aux yeux de la population québécoise. Individuel­lement, les patients sont en général contents de l’attention reçue dans le cabinet de chaque spécialist­e. Les médecins sont cependant collective­ment victimes de cette mauvaise perception à leur endroit, l’augmentati­on prévue les ayant encore davantage éloignés de l’image du « bon docteur » d’autrefois.

Si, au terme d’un référendum, la majorité des spécialist­es renonçaien­t aux augmentati­ons, non seulement leur image collective en profiterai­t grandement, mais, en plus, leur milieu de travail en serait d’autant plus agréable puisque les autres personnels de la santé travaillan­t avec eux et elles accéderaie­nt, avec les sommes dégagées, à une améliorati­on sensible et nécessaire de leurs conditions d’exercice de leur travail. Et que dire du profit qu’en tireraient les patientes et les patients ?

Ce n’est peut-être pas demain la veille, mais on peut toujours souhaiter qu’il en soit ainsi.

Normand Breault

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