Sous le choc après le départ d’anaïs
Plusieurs parents de la municipalité jugent que le décès de la fillette happée par un véhicule était « évitable »
SAINT-FLAVIEN | La communauté de Saint-flavien, dans Lotbinière, est sous le choc après le décès d’anaïs Renaud, une jeune fille de 11 ans d’une famille de six enfants, qui a été happée par une voiture en se rendant à l’école jeudi. De nombreux parents de la municipalité sont bouleversés, estimant que son décès aurait pu être évité.
« Il n’y avait pas meilleure petite fille, honnêtement. Anaïs, elle arrivait quelque part et elle mettait du soleil. C’est la fille rêvée que tout le monde voudrait avoir dans sa vie », a exprimé, tout en tentant de contenir un sanglot, Cindy Paquet, la mère de la meilleure amie d’anaïs.
Mme Paquet s’est présentée sur les lieux de l’accident sur la rue Principale (route 271), tout comme plusieurs proches de la victime, lors d’un rassemblement en sa mémoire hier midi. Plusieurs d’entre eux ont déposé des fleurs, des peluches et une photo d’anaïs à l’endroit où tout a basculé jeudi, en face de la quincaillerie.
UNE MARCHE FATALE
La jeune fille se rendait à pied à l’école de la Caravelle, située à environ 600 mètres de la résidence familiale, en empruntant l’accotement piétonnier en bordure de la rue Principale. À partir de l’école de Saint-flavien, elle prenait ensuite l’autobus pour se rendre à son école à elle, située dans une localité voisine, à Dosquet.
Une voiture qui se dirigeait en direction sud a soudainement traversé la voie inverse pour aller percuter l’écolière, qui a été happée alors qu’elle marchait avec des amis, et sa petite soeur.
« Ce qui m’a marquée le plus, c’est de voir tout le désespoir dans les yeux de ses parents quand ils sont arrivés », raconte Amélie Turgeon, une mère de famille du coin, arrivée parmi les premières sur les lieux de la collision. Grièvement blessée, Anaïs a succombé à ses blessures à l’hôpital.
La conductrice impliquée, une femme de 31 ans de Lyster, a été arrêtée pour négligence criminelle causant des lésions. L’enquête se poursuit, et c’est le procureur qui décidera si des accusations doivent être portées.
TRANSPORT SCOLAIRE
Plusieurs parents rencontrés par Le Journal ont rapporté s’être plaints à de nombreuses reprises à la Commission scolaire des Navigateurs : ils dénoncent le fait que les familles comme celle d’anaïs résidant près de l’école (rayon de 1,6 km dans le cas d’un enfant de 6e année) doivent payer 250 $ par enfant pour que ceux-ci puissent prendre l’autobus (ce qu’on appelle le principe des « places vacantes » dans les commissions scolaires), alors que l’endroit est dangereux.
« C’était évitable et ils ont été prévenus, lâche Nadège Roy, mère de trois enfants. C’est tellement dangereux, ça roule vite. C’est ridicule, et en plus il y a un autobus qui passe là, et il est rempli au tiers », dénonce-t-elle.
« Moi, je suis mère monoparentale et je n’ai pas les moyens de payer 500 $ pour deux enfants. J’ai tout essayé et ils disent qu’il n’y a rien à faire. Il faut que ça change », a déploré Karine Laroche.
En guise de réponse, la Commission scolaire a notamment référé Le Journal à une étude à laquelle elle a participé, dans laquelle des recommandations sont émises pour améliorer la sécurité des piétons sur la rue Principale, sous la responsabilité du ministère des Transports (MTQ). Ce dernier n’a pas été en mesure de répondre aux questions du Journal hier.
Le maire de la municipalité confirme recevoir régulièrement des plaintes liées à la vitesse sur cette route dont la limite est fixée à 50 km/h. Des demandes répétées faites au MTQ pour mettre en place des « afficheurs de vitesse pédagogiques » n’ont pas été autorisées, explique-t-il.
« On va continuer les démarches. On n’a pas abdiqué », a affirmé Normand Côté, compatissant envers la famille éplorée.