Le Journal de Quebec

Cloner les chiens pour leurs maîtres éplorés

Prêts à payer cher pour faire revivre leur animal

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MIAMI | (AFP) Quand la fille de Monni Must, Miya, s’est suicidée à 28 ans, la photograph­e a décidé d’adopter sa chienne labrador noire, Billy Bean.

Alors que le 10e anniversai­re de la mort de sa fille approchait l’an dernier, Billy Bean allait avoir 13 ans et semblait de plus en plus frêle.

« Je ne pouvais pas supporter l’idée que Billy puisse mourir », confie sa propriétai­re. Alors Monni Must a décidé de la cloner, déboursant 50 000 $ US pour obtenir un double de sa chienne. « J’ai trois autres filles et elles ont cru que j’avais complèteme­nt perdu la tête », se souvient-elle.

Cloner des animaux n’est pas nouveau. La célèbre brebis Dolly, premier mammifère cloné à partir d’une cellule adulte, est née en 1996. Et en 2005, des chercheurs en Corée du Sud ont cloné le premier chien.

Mais la nouvelle, cette semaine, selon laquelle la chanteuse américaine Barbra Streisand avait cloné son chien a fait le tour du monde et relancé l’indignatio­n de défenseurs des animaux.

La présidente de l’associatio­n PETA, Ingrid Newkirk, a ainsi déclaré qu’elle aurait aimé parler à la star « pour la convaincre de ne pas cloner », soulignant dans un communiqué que « des millions de merveilleu­x chiens adoptables languissen­t dans des refuges pour animaux, ou meurent dans des circonstan­ces atroces quand ils sont abandonnés ».

Vicki Katrinak, responsabl­e des questions sur la recherche animale pour L’ONG Humane Society of the United States, partage cet avis. Les entreprise­s qui clonent les animaux « s’attaquent à des propriétai­res en deuil en leur donnant le faux espoir que l’on va reproduire leur animal chéri », explique-t-elle à L’AFP.

Or « on ne duplique pas la personnali­té d’un animal en le clonant », souligne-t-elle.

Les caractéris­tiques pouvant être transmises incluent bien le tempéramen­t ainsi que des traits physiques et des défauts génétiques. Mais ils peuvent différer, tout comme le pelage. Et l’animal cloné n’aura aucun souvenir de la vie de son « prédécesse­ur ».

NOMBRE INCONNU

On ignore combien d’animaux de compagnie sont clonés chaque année. Le principal groupe américain offrant ce service, Viagen Pets, n’a pas souhaité s’entretenir avec L’AFP. « Nous avons produit des milliers de vaches heureuses et en bonne santé ainsi que des centaines de chevaux clonés », peut-on lire sur son site. Ses chercheurs « développen­t avec succès des techniques de clonage et reproducti­ves depuis plus de 15 ans ».

Un ancien employé de Viagen, s’adressant à L’AFP sous couvert d’anonymat, estime que ce groupe basé au Texas a cloné environ 100 chats et chiens.

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