« Scènes apocalyptiques » après la double attaque au Burkina Faso
OUAGADOUGOU | (AFP) Le premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba a décrit hier des « scènes apocalyptiques », au lendemain de la double attaque djihadiste menée contre l’état-major des forces armées du Burkina Faso et l’ambassade de France à Ouagadougou qui ont fait huit morts parmi les forces de l’ordre.
« Ce que j’ai vu ici, c’était vraiment des scènes apocalyptiques », a déclaré M. Thiéba après une visite au siège de l’état-major visé par une attaque à la voiture piégée.
Le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM) a revendiqué hier soir les attaques de Ouagadougou.
Le groupe dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghaly a mené ces attaques « en réponse à la mort de plusieurs de ses dirigeants dans un raid de l’armée française dans le nord du Mali il y a deux semaines », selon cette source.
HUIT ASSAILLANTS TUÉS
Huit membres des forces de l’ordre burkinabè ont été tués et 12 blessés sont en état d’urgence absolue, selon un bilan officiel. Au total, plus de 80 personnes ont été blessées, selon une source sécuritaire proche de l’état-major.
Huit assaillants ont été tués au cours des attaques, dont plusieurs Burkinabè, selon une source gouvernementale, et un étranger, selon une source sécuritaire. Un des Burkinabè était un ancien militaire radié, selon la source sécuritaire.
« Ils avaient une connaissance des habitudes et pratiques courantes au sein de l’état-major, ce qui explique la facilité avec laquelle ils ont accédé au sein de l’état-major par son accès de service », a expliqué la source gouvernementale.
Vendredi, le ministre de la Sécurité, Clément Sawadogo, avait déclaré que l’attentat visait « peut-être » une réunion militaire de la force multinationale antidjihadiste du G5-sahel (Mali, Burkina, Niger, Tchad et Mauritanie), qui devait se tenir dans une salle qui a été dévastée par l’explosion d’une voiture piégée. Cette réunion entre le chef d’état-major et des officiers a été tenue dans une autre salle au dernier moment.
AUTRES ATTAQUES
Le Burkina Faso est depuis 2015 la cible d’attaques djihadistes, qui ont déjà frappé sa capitale, sans jamais toutefois atteindre un tel niveau d’organisation avec deux groupes d’hommes armés opérant simultanément dans deux endroits du centre-ville de Ouagadougou et utilisant un véhicule piégé avant de lancer l’assaut à l’état-major.
C’est la troisième fois en deux ans que la capitale du Burkina est l’objet d’attaques visant des cibles fréquentées par les Occidentaux. Dix-neuf personnes avaient été tuées dans un café le 13 août 2017, dans un attentat non revendiqué. Et le 15 janvier 2016, 30 personnes avaient été tuées lors d’une attaque revendiquée par le groupe djihadiste Al-qaïda au Maghreb islamique.