DES SACS-POUBELLE INSTALLÉS SUR LES TOILETTES
Un préposé aux bénéficiaires affirme avoir dû installer ces sacs au centre d’hébergement de Limoilou
Des résidents du CHSLD de Limoilou doivent faire leurs besoins dans des sacs-poubelle installés dans des chaises d’aisance, puisque la direction aurait retiré les « sacs absorbants ».
« Je trouve ça écoeurant ! », lance un préposé aux bénéficiaires qui a révélé l’information au Journal. Il a tenu à conserver l’anonymat par peur de représailles.
Selon le préposé, cette « méthode de travail » est utilisée depuis plusieurs mois pour tous les patients en perte d’autonomie au 4e étage du centre d’hébergement de Limoilou, situé sur le chemin de la Canardière.
« Je l’ai signalé il y a quelques mois, mais j’y suis retourné la semaine dernière et j’ai vu que rien n’avait changé », dénonce-t-il.
Selon ce qu’il rapporte, les sacs absorbants auraient été remplacés par des sacs de plastique pour des raisons budgétaires.
« ILS DÉCHIRENT DE RIEN »
Le préposé, qui est régulièrement appelé à travailler dans différents CHSLD de Québec, critique notamment le fait que ces sacs-poubelle ne sont pas aussi « solides et étanches » que les réguliers, utilisés ailleurs et munis de tampons absorbants.
« Ils déchirent de rien ! On utilise même ces sacs pour les gens en isolement pour des symptômes de gastroentérite, et quand ça déchire, le sol est contaminé », relate-t-il.
« PAS DE BON SENS »
Questionnée par Le Journal en marge d’une manifestation devant le CHSLD Christ-roi (voir autre texte), la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) Patricia Lajoie a immédiatement qualifié la situation d’« aberrante ».
« Ça n’a pas de bon sens. Ça ne m’avait pas été rapporté, mais il est important que les gens aient les bons outils pour travailler », affirme Mme Lajoie, qui compte souligner la situation en comité de direction des soins, aujourd’hui.
GASTROENTÉRITE
De son côté, le CIUSS de la Capitale-nationale affirme que les sacspoubelle ne sont pas utilisés pour des raisons budgétaires, mais uniquement lors d’éclosion de gastroentérite.
« Ce n’est pas une pratique qui a été demandée. Si des gens les utilisent [les sacs-poubelle], ce n’est pas demandé », affirme la porte-parole Karine Primard.
Le préposé contredit toutefois cette information, précisant qu’il a dû installer un sac-poubelle pour une dame qui présentait des symptômes de grippe.