Le Journal de Quebec

Des études en cannabis à l’université

L’institutio­n compte enseigner comment bien faire pousser le pot

- CHRISTOPHE­R NARDI

OTTAWA | Apprendre comment irriguer le plan de cannabis, ou même quel type de lumière il faut lui fournir. La prestigieu­se Université Mcgill veut former la première vague de maîtres cultivateu­rs de cannabis québécois en lançant un programme de certificat spécialisé.

« L’industrie du cannabis légale aura besoin de travailleu­rs spécialisé­s pour travailler dans les centres de production, et en ce moment, il y a très peu de formations pour eux […] On veut former la prochaine vague de maîtres cultivateu­rs, les gens qui seront responsabl­es des serres », explique Dre Anja Geitmann, doyenne de la Faculté des sciences de l’agricultur­e et de l’environnem­ent.

Voyant l’engouement chez les entreprene­urs pour le cannabis à l’aube de la légalisati­on de la drogue cet été, son départemen­t a organisé une première série d’ateliers sur les meilleures pratiques de production et de contrôle de la qualité pour l’industrie, offerts en mai prochain.

CERTIFICAT PROFESSION­NEL

Mais ce n’est qu’une petite première étape, dit-elle. Pour la session d’hiver 2019, elle prévoit accueillir les premiers étudiants d’un nouveau certificat profession­nel spécialisé en culture de cannabis.

Le programme, encore au stade de la planificat­ion, durera d’une session à un an et sera ouvert à ceux qui ont déjà fait des études en horticultu­re ou biologie végétale.

« On vise les gens qui ont déjà des qualificat­ions dans ce domaine. On ne veut pas nécessaire­ment former celui qui va arroser les plantes, mais plutôt celui qui va gérer les serres, l’utilisatio­n des pesticides et les plantation­s, par exemple », détaille Anja Geitmann.

PLUS DE RECHERCHE

D’autres collèges offrent déjà des programmes pour les futurs ouvriers du domaine, mais ils forment de la main-d’oeuvre moins spécialisé­e, ajoute-t-elle.

À la longue, l’université espère même greffer une spécialisa­tion en culture de cannabis à même son baccalauré­at en sciences végétales, indique la doyenne. Il faudra toutefois attendre quelques années, le temps d’avoir les approbatio­ns de la direction de l’institutio­n et du gouverneme­nt provincial.

Du même coup, l’université s’active pour mettre en place un important réseau de recherche pancanadie­n pour démystifie­r cette plante, dont l’étude a toujours été difficile à cause de son illégalité.

Cette initiative, organisée avec le spécialist­e en gestion de la douleur du CUSM, Dr Mark Ware, permettrai­t à des chercheurs dans plusieurs domaines d’en découvrir beaucoup plus sur le fonctionne­ment – et les fonctions – du cannabis.

AGRICULTUR­E ET CHIMIE

« Initialeme­nt, le projet visait beaucoup le côté humain et médical de la santé. Mais de plus en plus on voit qu’il y a un besoin et un intérêt interdisci­plinaire qui impliquent de nombreux domaines, comme l’agricultur­e et la chimie. Par exemple, on en connaît peu sur le génome de la plante ou comment la cultiver pour obtenir certains produits » , analyse Anja Geitmann.

Son départemen­t compte notamment s’associer avec une firme de cannabis pour en cultiver sur le campus à des fins de recherche et formation.

 ??  ??
 ?? PHOTO PIERRE-PAUL POULIN ?? La Dre Anja Geitmann, doyenne de la Faculté des sciences de l’agricultur­e et de l’environnem­ent de l’université Mcgill, dans l’une des serres de sa faculté qui pourra bientôt accueillir des plants de cannabis dédiés à la recherche et la formation de...
PHOTO PIERRE-PAUL POULIN La Dre Anja Geitmann, doyenne de la Faculté des sciences de l’agricultur­e et de l’environnem­ent de l’université Mcgill, dans l’une des serres de sa faculté qui pourra bientôt accueillir des plants de cannabis dédiés à la recherche et la formation de...

Newspapers in French

Newspapers from Canada