Le Journal de Quebec

Une professeur­e se retrouve à quelques mètres d’un ours polaire

Même les Inuits n’avaient jamais vu de telles bêtes aussi près de leur village

- STÉPHANIE GENDRON

Le coeur d’une enseignant­e de Rivière-du-loup travaillan­t au Nunavik n’a fait qu’un tour lorsqu’elle est tombée face à face avec un ours polaire qui se trouvait à moins de 20 mètres d’elle.

Ce serait la première fois qu’un ours polaire s’approche aussi près du village de Puvirnituq, dans le Nord-du-québec, selon ce que les Inuits ont dit à Julie Côté, qui y enseigne depuis décembre.

La professeur­e marchait sur une route aux abords du village, dimanche après-midi. Elle était suffisamme­nt près pour voir les maisons et entendre les chiens japper.

COMME LEONARDO DICAPRIO

Elle fixait le sol tout en marchant pour éviter les trous dans la neige. Elle a relevé les yeux et a vu l’ours, plus jaune que blanc, sur une butte de neige à moins de 20 mètres d’elle.

« Ça faisait un bout que je marchais vers lui. J’ai figé sur place. Ton coeur arrête et tu ne bouges plus », a raconté Mme Côté.

Heureuseme­nt, elle n’a pas crié et n’a pas couru immédiatem­ent, des réactions déconseill­ées. Elle a attendu une minute et l’a regardé redescendr­e la butte et s’éloigner. Dès qu’elle l’a perdu de vue, elle s’est mise à courir en direction du village pour alerter les policiers.

« Je me disais : “c’est donc bien con mourir comme ça! Je ne vais pas mourir déchiqueté­e par un ours, je vais faire partie des statistiqu­es” », a-t-elle raconté.

Mme Côté s’imaginait dans une scène du film Le Revenant avec Leonardo Dicaprio, qui est attaqué par un ours.

LES POLICIERS ONT DOUTÉ

Les policiers ne l’ont pas tout de suite crue, car jamais un ours polaire ne s’était approché si près des résidences. Ils sont retournés sur place et ont bien vu les traces de pattes de l’animal à côté de celles des bottes que l’enseignant­e avait faites dans la neige, lors de sa fuite.

« Il m’avait suivie. Je l’avais ramené avec moi au village », a constaté Julie Côté.

Presque au même moment, l’ours a été abattu par un chasseur inuit dont la conjointe l’avait aperçu entre deux maisons.

Les chasseurs inuits plus âgés ont estimé que l’ours avait environ deux ans. La veille, une tempête de neige importante s’était abattue sur la région et certains pensent qu’il aurait pu se perdre.

La fourrure de la bête a été conservée comme trophée et la viande partagée entre les gens du village. Julie Côté a préféré ne pas en manger.

« Ils me l’ont proposé, mais je n’ai pas voulu. Je me voyais mal cuisiner et manger ça », a avoué l’enseignant­e.

 ?? PHOTOS COURTOISIE ?? Lorsque l’ours polaire a été abattu, plusieurs citoyens du village nordique de Puvirnituq se sont rassemblés autour de l’animal. En mortaise, Julie Côté, qui est originaire de Rivière-du-loup, enseigne au Nunavik depuis le mois de décembre.
PHOTOS COURTOISIE Lorsque l’ours polaire a été abattu, plusieurs citoyens du village nordique de Puvirnituq se sont rassemblés autour de l’animal. En mortaise, Julie Côté, qui est originaire de Rivière-du-loup, enseigne au Nunavik depuis le mois de décembre.

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