Le Journal de Quebec

Générer ses troubles

- RÉJEAN PARENT e Blogueur au Journal Syndicalis­te, chroniqueu­r

Sébastien Proulx souhaite la création d’un ordre profession­nel pour les enseignant­s et une plus grande contributi­on de l’école privée pour les élèves en difficulté. Les syndicats d’enseignant­s s’y opposent fermement. Toutefois, leur inclinaiso­n à noircir le tableau de l’éducation décourage l’engagement profession­nel et la fréquentat­ion de l’école publique. Cette attitude des syndicats nourrit, contrairem­ent à leurs aspiration­s, les appétits pour l’ordre profession­nel et l’école privée.

CONCURRENC­E SYNDICALE

Les crises internes et les divisions n’ont pas épargné le monde syndical au cours des dernières décennies et ont entraîné une vive concurrenc­e entre les syndicats d’allégeance­s différente­s. Cette concurrenc­e a provoqué un tourbillon de revendicat­ions et a amplifié leur posture critique. Pareille situation n’est pas sans effets pervers en considéran­t que les organisati­ons syndicales multiplien­t les demandes jusqu’au déraisonna­ble et allongent la liste de problèmes à l’infini pour paraître plus combatives que le syndicat rival.

Cette rivalité renvoie à la population une image négative de l’éducation publique et un portrait d’enseignant­s réfractair­es à son améliorati­on. Jusqu’à un certain point, la critique syndicale contribue à l’étiolement de l’éducation publique et pousse des parents à envoyer leurs enfants au privé. La polémique syndicale alimente également le terreau des partisans d’un ordre profession­nel qui en viennent à croire que c’est la solution par excellence pour s’assurer d’enseignant­s compétents. Paradoxale­ment, les syndicats confortent ainsi les positions libérales et caquistes.

SYNDICALIS­ME DE PROPOSITIO­NS

Nous disposons pourtant d’un très bon système d’éducation publique qui se compare avantageus­ement aux autres pays industrial­isés. Cependant, il est perfectibl­e au point où les initiative­s de groupes de la société civile pour l’améliorer se sont multipliée­s dans la dernière décennie.

Pour ne pas être en marge, il urge pour les syndicats de l’éducation de renouer avec un syndicalis­me de propositio­ns qui favorisera­it l’émergence d’une perception plus positive de l’éducation publique. Cela permettrai­t d’écarter les solutions contre-productive­s imaginées en haut lieu.

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