Miser sur le bon goût des insectes
Première ferme d’élevage de ténébrions au Québec
Les propriétaires d’une entreprise québécoise de pâtes aux insectes travaillent à l’ouverture de la première ferme d’élevage de ténébrions au Québec en misant sur leur goût de noix et de graines de tournesol.
« Le fait de produire nous-mêmes baissera nos coûts de production afin que nos pâtes soient plus accessibles. On aimerait offrir d’autres produits comme des sauces en poudre, des trucs sucrés, ou même faire du pain », souhaite Claude Girard, l’un des quatre propriétaires de Tottem Nutrition, qui commercialise depuis près d’un an des coquilles faites à base de farine de ténébrions et de grillons.
L’intérêt des consommateurs pour les produits faits à base d’insectes grandit. Le géant Loblaw a mis des paquets de 113 g de poudre de grillons sur les tablettes de ses supermarchés Provigo.
« Les ventes de produits dérivés d’insectes augmentent de 50 % par année en Occident. Il y a quelque chose qui se passe », estime Sylvain Charlebois, doyen de la Faculté de management à l’université Dalhousie, à Halifax.
Des entreprises au Québec commercialisent déjà des produits à base de farine d’insectes, le plus souvent le grillon, comme des barres pour sportifs.
TÉNÉBRIONS MEUNIERS
L’avantage qui est souvent mis de l’avant pour encourager les consommateurs à se procurer de tels produits est le taux élevé de protéines qu’on y retrouve. Il s’agit donc d’une alternative intéressante à la viande.
Mais les propriétaires de Tottem Nutrition croient que pour conquérir le coeur des consommateurs, il faut miser sur le goût associé à chaque insecte.
« Si on veut casser la réaction de dégoût qui y est associée, on n’a pas le choix », insiste M. Girard, qui est chef de formation.
Pour y arriver, ils ont concentré leurs efforts sur la production de ténébrions meuniers qui est moins coûteuse que le grillon, par exemple, et dont le goût varie d’un stade de croissance à un autre.
Les propriétaires de Tottem Nutrition sont en discussion pour installer la ferme de ténébrions meuniers à Laval d’ici la fin 2018.