Une victime toujours ébranlée raconte
Représentations sur la peine pour violence conjugale
La Couronne réclame une peine de cinq ans contre un père de famille qui avait agressé sa conjointe à la pointe d’un couteau avant de tenter de s’enlever la vie sous les yeux d’un de ses jeunes enfants.
En décembre 2017, un homme de 36 ans que l’on ne peut nommer pour protéger l’identité de la victime a plaidé coupable à des accusations d’agression sexuelle armée, de voies de fait grave et de séquestration.
Un an auparavant, l’homme et sa victime, qui menaient vie commune depuis quatre ans, ont choisi de mettre un terme à leur union de laquelle était issu un enfant et dont un autre était sur le point de naître.
Au cours de l’automne, à deux reprises, l’homme avait été violent, mais, le 17 décembre 2016, la violence a atteint son apogée lorsque la jeune mère de famille qui venait d’accoucher s’est présentée à la résidence familiale pour y faire ses boîtes.
« Je suis entrée dans la salle de lavage et il a fermé la porte. Il avait un couteau dans les mains. Pantalons et boxers baissés et il m’a demandé de le sucer », a raconté la jeune femme, hier, dans le cadre des représentations sur la peine.
Profitant d’une seconde d’inattention, la jeune femme a tenté de fuir tandis que, derrière la porte, son enfant pleurait.
ATTEINTE QUATRE FOIS
« Il m’a rattrapée, agrippée par les cheveux, puis projetée au sol. Il disait qu’il allait me piquer, me percer », a-t-elle dit en retenant difficilement ses larmes. À quatre reprises, elle a été atteinte par le couteau.
Après avoir réussi à prendre la fuite, la jeune mère est montée à l’étage, son enfant dans les bras. « Il a alors dit : “Oh, mon Dieu, qu’est-ce que je viens de faire !” puis il s’est ouvert les veines en m’obligeant à le regarder. » Après s’être mutilé, l’homme est tombé inconscient au sol.
« Mon bébé était dans son moïse. Pour pouvoir le rejoindre, je devais passer à côté de mon ancien conjoint. […] Mais comme je ne savais pas s’il était vraiment inconscient ou s’il faisait semblant, j’ai choisi de laisser mon bébé dans la maison pour sortir chercher de l’aide avec mon plus vieux dans les bras », a-t-elle raconté, visiblement ébranlée.
En défense, Me Jean-philippe Lanthier demande du « temps fait » puisque son client est détenu depuis son arrestation. Le juge Pierre Rousseau a pris le tout en délibéré et il rendra sa sentence le 22 mars.