Le Journal de Quebec

Sauver des vies en stoppant les hémorragie­s

- BENOÎT PHILIE

Préoccupés par la proliférat­ion des tueries de masse aux États-unis, deux Québécois veulent former la population à intervenir en cas de blessures graves en s’inspirant d’une campagne nationale américaine.

« Ça peut sauver des vies. Une personne peut mourir en l’espace d’une minute en perdant son sang et la plupart des gens ne savent pas quoi faire », lance le thérapeute du sport Marc-antoine Doré.

Le profession­nel de 29 ans est le premier instructeu­r « Stop The Bleed » enregistré au Québec. La Maison-blanche a lancé cette campagne en 2015, en réponse aux nombreuses attaques de masse aux États-unis.

Elle vise à former et équiper la population pour intervenir avant l’arrivée des secours quand une personne saigne abondammen­t. Près de 20 % des blessés qui meurent au bout de leur sang auraient pu survivre avec un contrôle rapide du saignement, indique-t-on sur le site internet du programme.

EXPÉRIENCE PERSONNELL­E

« Les Américains se sont dit : “Ça n’a pas de sens, nous avons des outils pour contrôler des saignement­s et c’est une mort qui peut être évitée” », explique M. Doré.

La formation est offerte dans les écoles et autres établissem­ents publics où des trousses d’interventi­on sont accrochées au mur, à l’instar des extincteur­s portatifs.

M. Doré s’y est intéressé après avoir été témoin d’un cafouillag­e des secours lorsque sa conjointe a été victime d’une hémorragie grave à la maison.

« Je lui ai appliqué un garrot. Les policiers sont arrivés, ils ont dit qu’il fallait le lui enlever, les ambulancie­rs ont ensuite dit qu’on devait lui tenir le bras en l’air, puis à l’hôpital, on lui a remis le garrot », raconte-t-il.

M. Doré s’est donné pour mission de propager l’enseigneme­nt avec son complice François Robert, qui est policier, dans le but de standardis­er le traitement.

« Au Québec, on est chanceux, car nous n’avons pas beaucoup de cas de tireurs actifs. Mais on travaille en mode prévention. On voudrait que le programme soit intégré dans toutes les écoles », explique M. Robert.

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