Le Journal de Quebec

Achat d’une thermopomp­e auprès de vendeurs itinérants

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Ils étaient très actifs il y a plusieurs années, ils sont de retour : les vendeurs de thermopomp­es !

L’office de la protection du consommate­ur a enregistré plus de 500 plaintes à leur sujet depuis un an. Ils sillonnent le Québec, sévissent dans une région jusqu’au moment où les médias locaux et la population multiplien­t les mises en garde. Ils passent alors à une autre région, où leurs techniques de vente sont méconnues. Et ça recommence.

QUEL EST LEUR MODUS OPERANDI ?

Simple : ils solliciten­t souvent les gens par téléphone ou en cognant à leur porte, ou ils publient une annonce dans Facebook et vous remplissez le formulaire ; une centrale téléphoniq­ue vous rappelle ; rapidement, la conversati­on porte sur d’importante­s économies d’énergie doublées d’une offre imbattable de thermopomp­e et de plan d’entretien. Certains font miroiter des subvention­s ou des crédits d’impôt. Ils se présentent parfois comme le représenta­nt d’un OSBL ou d’une agence du gouverneme­nt !

L’étape suivante : ils se présentent chez vous pour compléter leur « pitch » de vente et insistent pour vous faire signer un contrat sur-le-champ. Puis, dès le lendemain, un entreprene­ur installe la thermopomp­e.

SE FAIRE AVOIR

On a ainsi vu des consommate­urs signer des contrats de 8000 $ à 15 000 $, dont les paiements sont étalés sur 8, 10 ou 15 ans, effectués à une firme de crédit. Or, l’appareil est souvent un modèle d’entrée de gamme, dont la valeur est d’environ 3000 $ et dont l’efficacité est souvent douteuse. Avec les frais de financemen­t, vous aurez payé deux fois la valeur à l’achat.

De plus, les économies promises ne sont pas au rendez-vous. Pire : la thermopomp­e brise un ou deux ans après son acquisitio­n. Comme vous avez un plan d’entretien, vous téléphonez à l’installate­ur… qui a disparu dans la nature. Mais vous devez payer jusqu’à la fin du contrat !

Miracle : un nouvel installate­ur vous appelle pour vous prévenir que l’autre n’est plus en affaires. Il vous propose de « vérifier » si la thermopomp­e fonctionne correcteme­nt et de reprendre le contrat de service à son compte. Évidemment, vous signez encore sur-le-champ un nouveau contrat de huit ans. Le nouvel installate­ur effectue les travaux ou remplace la thermopomp­e dès le lendemain. Il disparaîtr­a à son tour quelques mois plus tard.

Comment éviter de se faire avoir ? Ne signez jamais un contrat sur-le-champ, car vous ne pouvez résilier celui-ci à l’intérieur du délai de 10 jours prévu à la Loi sur la protection du consommate­ur, si les travaux sont faits le lendemain. Et magasinez votre thermopomp­e auprès de marchands reconnus.

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