Le Journal de Quebec

Unevoiture­pas commelesau­tres

Volks wage n e-golf 2018

- FRÉDÉRIC MERCIER

Volkswagen n’a jamais fait comme les autres. Et il ne fallait pas s’attendre à ce que ça change dans le créneau des véhicules électrique­s.

Au lieu d’imiter Chevrolet ou Nissan et de développer un véhicule électrique à partir d’un tout nouveau modèle, le constructe­ur allemand a plutôt décidé de fabriquer une variante 100 % électrique de sa populaire Golf.

Et à moins d’être un fin connaisseu­r, il est facile de confondre cette variante avec n’importe quelle autre Golf. On a souvent reproché aux véhicules électrique­s d’adopter une image trop excentriqu­e, et Volkswagen a visiblemen­t compris le message.

Même si elle est électrique, la e-golf ne le crie pas sur tous les toits. Mis à part des roues plus aérodynami­ques et un pare-chocs avant légèrement différent où on a intégré des phares à DEL en forme de « C », la e-golf est une Volks comme les autres. En dedans comme en dehors. Ça nous fait presque oublier que l’on conduit un véhicule électrique.

LA FAMEUSE AUTONOMIE

Évidemment, à l’intérieur, l’indicateur d’autonomie mis bien en évidence sur le tableau de bord nous rappelle assez rapidement qu’on n’est pas assis dans un véhicule ordinaire.

Avec une autonomie limitée à 201 kilomètres, le seul modèle électrique de Volkswagen n’est pas un cancre dans sa catégorie, mais ce n’est pas un premier de classe non plus.

La nouvelle Nissan Leaf, malgré un prix à peu près identique, propose une quarantain­e de kilomètres de plus en autonomie. Si vous allez du côté de Che- vrolet, la Bolt fait encore mieux avec ses 383 kilomètres.

Les 201 kilomètres que propose la e-golf sont plus que suffisants pour vous rendre au boulot et revenir à la maison. Si vous avez la possibilit­é de faire installer une borne chez vous, vous branchez la voiture durant la nuit, et le tour est joué.

Pour les périples de fins de semaine, par contre, c’est plutôt serré. Durant ma semaine d’essai avec la e-golf, j’ai quitté Montréal pour aller skier. J’aurais bien voulu aller à Bromont ou Sutton, mais j’aurais été forcé de m’arrêter sur le chemin du retour pour effectuer une recharge. Pas envie.

La réalité de la voiture électrique m’a donc forcé à changer mes plans. J’ai plutôt pris la direction de Saint-sauveur. Théoriquem­ent, je pouvais effectuer l’aller-retour sans que cela nécessite de recharge. Et ce fut bel et bien le cas. Sauf qu’au retour, disons que j’avais hâte d’arriver.

Conduire un véhicule électrique, trop souvent, c’est ça. C’est s’imposer un stress supplément­aire et changer (ou retarder) ses plans en fonction de son véhicule.

Qu’à cela ne tienne, pour certains automobili­stes, le jeu en vaut la chandelle. Suffit de bien établir vos besoins avant l’achat et de déterminer si ce genre de véhicule est réellement pour vous.

PLATE, LA VOITURE ÉLECTRIQUE ?

Pour une raison qui m’échappe, beaucoup de gens reprochent aux véhicules électrique­s d’être ennuyants. Eh bien franchemen­t, c’est tout le contraire.

Grâce à un couple élevé et surtout instantané, la plupart des véhicules à batterie sont de petites bombes sur quatre roues. Certes, la e-golf n’a pas la désinvoltu­re de la Golf R, mais on peut

assurément s’amuser à son volant.

En plus de ses 214 livres-pieds de couple, la petite Allemande électrique se démarque par une suspension rigide et une direction communicat­ive qui font la signature des produits Volkswagen depuis si longtemps.

À ce chapitre, je n’ai pas été déçu.

UN PRIX QUI PASSE DE TRAVERS

Malheureus­ement, à un prix de base de 36 355 $, l’achat d’un véhicule électrique comme la e-golf est encore difficile à justifier. Même avec une aide gouverneme­ntale de 8000 $.

Certes, vous n’aurez plus à payer pour l’essence, mais quand on sait qu’une Golf ordinaire est offerte à par- tir de 19 595 $ avec une consommati­on moyenne de 8,0 L/100 km, il vous faudra rouler longtemps avant de pouvoir justifier votre achat. D’un point de vue financier, du moins.

De toute façon, ça, c’est si vous réussissez à mettre la main sur un exemplaire. Beaucoup de consommate­urs ont décrié une grande difficulté et des délais déraisonna­bles pour finalement pouvoir prendre possession d’une e-golf. Comme si Volks ne voulait pas en vendre…

La Volkswagen e-golf n’est certaineme­nt pas un mauvais véhicule. Sauf que pour un prix à peu près identique, la Nissan Leaf 2018 vous en offre plus, tant au chapitre de l’autonomie que de la technologi­e. En fait, avec l’arri- vée de cette nouvelle Leaf, il n’y a pas vraiment de bonne raison de se tourner vers la e-golf. À moins d’être un fan fini de Volkswagen.

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