Le Journal de Quebec

Le dossier avance à pas de tortue

- PIERRE-PAUL BIRON

La requête en divulgatio­n de preuve de Jaggi Singh s’est poursuivie à pas de tortue pour une troisième journée d’audience complète hier à la cour municipale de Québec, la Couronne s’impatienta­nt de plus en plus des délais et Jaggi Singh gardant le cap.

L’ambiance était tendue en fin de journée hier alors que pour une troisième séance consécutiv­e, le juge a dû ajourner sans que Jaggi Singh ait pu compléter le contre-interrogat­oire de l’enquêteur responsabl­e du dossier des manifestat­ions du 20 août.

Le manifestan­t altermondi­aliste y avait été arrêté et ensuite accusé d’entrave et de suppositio­n de personne, notamment pour s’être identifié comme étant le célèbre joueur de hockey Michel Goulet.

La procureure de la Couronne, Marie-hélène Guillemett­e, en avait notamment contre le fait que Jaggi Singh, qui se défend seul, empiète sur d’autres étapes, alors que la procédure n’en est qu’à la requête en divulgatio­n de preuve. Elle a fait valoir à plusieurs reprises au juge Pierre Bordeleau que l’accusé « allait partout à la fois » dans sa requête.

« Éventuelle­ment, il va falloir la terminer la requête, on ne la continuera pas pour toute la vie », a notamment lancé la procureure Marie-hélène Guillemett­e, excédée par la situation.

« MALHONNÊTE­S ET AMBIGUËS »

Répondant aux critiques de la Couronne, Jaggi Singh a affirmé que si « la poursuite et les policiers lui avaient remis l’entièreté de la preuve dès le départ », la cause aurait avancé plus vite.

L’accusé a d’ailleurs affirmé que le sergent-détective Stéphane Noël ne répondait pas clairement à ses questions, ce qui allongeait le débat. « Les réponses du sergent-détective sont malhonnête­s. Même le juge a dit que ses réponses étaient ambiguës », a souligné le manifestan­t à sa sortie de la salle de cour.

Sans critiquer le témoignage de l’agent du SPVQ, le juge a quand même demandé au policier Noël d’offrir des réponses complètes pour tenter d’accélérer les choses. « Les informatio­ns sortent à la graine et ce n’est pas un témoignage qui m’édifie jusqu’à maintenant », a souligné le juge Bordeleau.

La requête en divulgatio­n de la preuve n’étant toujours pas complétée, Jaggi Singh reviendra en cour le 21 mars pour poursuivre cette étape préliminai­re et tenter d’en arriver au fond du dossier.

Le juge a souligné qu’il ne laisserait plus qu’une demi-journée pour compléter le contre-interrogat­oire du sergent Noël afin d’accélérer les choses. « Quatre jours pour une divulgatio­n de la preuve, c’est assez exceptionn­el », a affirmé le magistrat qui a abordé l’arrêt Jordan.

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JAGGI SINGH Accusé

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