Le Journal de Quebec

Les Québécois sont plus à risque, selon des experts

- HUGO DUCHAINE

Les Québécois sont presque deux fois plus à risque d’avoir une mutation génétique causant un cancer du pancréas, selon des chercheurs québécois.

C’est la conclusion d’une étude menée par le Dr George Zogopoulos. Ses collègues et lui ont examiné la fréquence des mutations héréditair­es des gènes BRCA1, BRCA2, PALB2 et ATM – connu le plus souvent comme étant à l’origine du cancer du sein – chez des patients atteints d’un cancer du pancréas.

La mutation du gène BRCA1 est d’ailleurs celle qu’a l’actrice Angelina Jolie et pour laquelle elle a dévoilé avoir subi une double mastectomi­e en 2013 par prévention.

Les chercheurs ont découvert que près de 8 % des patients ayant des ancêtres canadiens-français étaient porteurs de mutations de l’un de ces quatre gènes, comparativ­ement à environ 5 % de la population générale.

La vaste étude portait sur 350 patients, dont Richard Beauchamp, que les médecins équipe du Centre de recherche sur le cancer Goodman de l’université Mcgill ont sauvé d’une mort certaine.

« L’EFFET FONDATEUR »

Le Dr Zogopoulos explique cette prévalence par ce qu’il appelle « l’effet fondateur ». Cet effet se produit lorsqu’une nouvelle population est établie par un très petit nombre d’individus provenant d’une grande population, soit lorsque les premiers colons sont arrivés en Nouvelle-france, explique ce dernier.

L’identifica­tion de ces mutations génétiques est très importante puisque la médecine connaît des « échecs » dans sa lutte contre le très agressif cancer du pancréas, selon le chercheur.

La chimiothér­apie a malheureus­ement souvent peu d’impact sur ce cancer. Toutefois, le Dr Zogopoulos dit qu’avec une chimiothér­apie plus ciblée, il est possible d’endommager L’ADN des cellules cancérigèn­es, les empêchant de se réparer, comme ce fut le cas dans le traitement de M. Beauchamp.

NOUVELLE ÉTUDE

Par contre, il précise qu’il est possible d’avoir la mutation sans développer de cancer, tout comme un cancer du pancréas peut naître sans cette mutation.

Un vaste projet de recherche pancanadie­n lancé cette semaine vise à séquencer les tumeurs du pancréas de 400 patients du Québec, de l’ontario, de l’alberta et de la Colombie-britanniqu­e. L’objectif est de mieux comprendre la biologie de ce cancer afin de personnali­ser les traitement­s et d’en développer de nouveaux.

Newspapers in French

Newspapers from Canada