MISE EN GARDE : PYONGYANG « N’EST PAS DE LA TÉLÉRÉALITÉ »
WASHINGTON | (AFP) De Saddam Hussein à la junte birmane, en passant par l’ex-dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, c’est fort de son expérience de négociateur que l’ancien ambassadeur américain auprès des Nations unies, Bill Richardson, a un conseil pour Donald Trump.
S’il est « audacieux » d’accepter de rencontrer Kim Jong-un, l’homme fort de Pyongyang, la diplomatie « n’est pas de la téléréalité : entourez-vous d’une bonne équipe et suivez une solide stratégie ».
Il s’est entretenu avec L’AFP, hier.
« J’ai été extrêmement surpris [par l’annonce de la rencontre]. C’est un pari énorme, un grand risque, mais qui mérite d’être pris. Les choses ne pourraient pas être pires qu’en ce moment en ce qui concerne les relations et les tensions sur la péninsule coréenne », souligne l’ex-ambassadeur à L’ONU sous la présidence du démocrate Bill Clinton. « C’est une véritable opportunité […] Je m’inquiète du manque de préparation et de discipline du président. Mais je le félicite pour l’initiative très audacieuse d’avoir accepté cette invitation ».
« Mais on n’est pas dans The Apprentice », poursuit-il à l’adresse du président américain, ancien animateur de cette émission de téléréalité. « Il s’agit d’une négociation avec un dirigeant imprévisible qui a au moins vingt armes nucléaires et qui menace les États-unis ».
PRINCIPALE INQUIÉTUDE
La principale inquiétude de M. Richardson, c’est que Donald Trump ait accepté la rencontre « au débotté ».
« Il faut qu’il ait une stratégie, et je m’inquiète du fait
de l’agitation à la Maison-blanche ».
« Le président doit rassembler une équipe et suivre une stratégie cohérente [...] On n’est pas dans une émission de téléréalité, mais dans une négociation majeure sur la crise actuelle de sécurité nationale la plus brûlante au monde ».
« La chose la plus intelligente que le président puisse faire, c’est d’appeler le président Bush et le président Clinton, et les consulter sur leur expertise ».