Le Journal de Quebec

Du renfort pour trouver qui a empoisonné l’ancien espion

180 militaires déployés dans le cadre de l’enquête

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LONDRES | (AFP) La police britanniqu­e, aidée de militaires, a élargi ses recherches hier pour déterminer qui a empoisonné l’ex-agent double Sergueï Skripal, tandis que les spéculatio­ns allaient bon train sur la riposte de Londres s’il s’avère que Moscou est responsabl­e.

Scotland Yard a annoncé le renfort de militaires pour déplacer « un certain nombre de véhicules et d’objets » à Salisbury dans le sud de l’angleterre, là où ont été retrouvés inconscien­ts Sergueï Skripal et sa fille Youlia dimanche. Environ 180 hommes ont été déployés, selon le ministère de la Défense.

Les cordons policiers ont été étendus autour de la maison de l’ex-espion ainsi qu’au cimetière de Salisbury, autour de la tombe de son épouse Liudmila, décédée en 2012 d’un cancer, et de la pierre commémorat­ive de son fils Alexander, mort l’an dernier d’une maladie du foie et incinéré.

« Le public ne doit pas s’inquiéter et les conseils de santé publique restent les mêmes », a souligné la police, alors que le nom de l’agent innervant employé contre l’ex-agent double, la façon dont il a été administré et le lieu n’ont pas été divulgués.

POLICIER AUSSI VICTIME

Le fait qu’un policier britanniqu­e a également été victime du poison rajoute de la pression sur la première ministre Theresa May pour trouver les responsabl­es.

« Un espion russe, passe encore, cela rappelle la Guerre froide, mais un citoyen britanniqu­e, policier de surcroît, il y a une implicatio­n nécessaire­ment immédiate et forte des autorités britanniqu­es », a déclaré Mathieu Boulègue, chercheur au cercle de réflexion londonien Chatham House.

L’ex-agent double de 66 ans, installé au Royaume-uni depuis 2010, et sa fille de 33 ans sont toujours hospitalis­és au Salisbury District Hospital dans un « état très grave » après cette attaque « scandaleus­e », a déclaré la ministre de l’intérieur Amber Rudd, qui s’est rendue sur place hier.

Le policier touché, Nick Bailey, est dans un état « grave, mais stable », il est conscient et peut s’exprimer, selon le chef de la police du Wiltshire, Kier Pritchard.

L’ancien chef de Scotland Yard, Ian Blair, a laissé entendre que le policier aurait pu être contaminé en se rendant au domicile de M. Skripal.

« PURE PROPAGANDE »

Pointée du doigt, la Russie nie toute implicatio­n. Les accusation­s sont « de la pure propagande, cela vise à faire monter la tension », a balayé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Mme May a promis qu’elle ferait « ce qui est approprié, ce qui est juste, s’il est prouvé » qu’un État est impliqué.

Selon le tabloïd The Sun, elle a demandé à ses ministres de préparer une « réponse énergique sur les plans diplomatiq­ue, économique et militaire ».

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PHOTO AFP Les policiers étaient toujours sur les lieux où l’ex-espion russe a été retrouvé inerte.

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