Le Journal de Quebec

Les excuses de Louis-jean Cormier

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ Blogueur au Journal Sociologue, auteur et chroniqueu­r mathieu.bock-cote@quebecorme­dia.com @mbockcote

Samedi, La Presse publiait un entretien avec Louis-jean Cormier, un des grands de la chanson québécoise. On lui demandait notamment s’il était favorable à la parité hommes-femmes dans les festivals de musique.

FÉMINISME

Sa réponse était de simple bon sens : non.

En musique, comme dans les autres domaines de l’existence, on ne sélectionn­e pas les gens selon leur sexe, mais selon leur talent. Si dans un festival, il y a une majorité d’hommes, qu’il en soit ainsi. S’il y a une majorité de femmes, qu’il en soit ainsi aussi.

Mais sa réponse a provoqué un scandale sur les médias sociaux. Des féministes radicales se sont indignées. Apparemmen­t qu’il n’est plus possible de douter des vertus de la parité. C’est un péché idéologiqu­e et celui qui le commet doit s’en repentir. C’est ce qu’a fait Cormier en se fendant d’une piteuse déclaratio­n sur Facebook, où il s’est livré à une délirante autocritiq­ue.

Tout y était. Il s’accuse en reprenant le vocabulair­e de l’antiracism­e haineux et du féminisme radical, deux idéologies médiatique­ment dominantes : « je suis un homme blanc hétérosexu­el. » Houlala ! C’est mal, ça !

Il en rajoute en se qualifiant de « gros mononcle débile et arriéré ». Et il promet de s’amender en écoutant désormais le catéchisme officiel sur le « sexisme systémique ». Il répétera sa leçon à la manière d’un pénitent désirant ardemment son pardon.

Il était si abattu qu’on aurait eu envie de lui prêter une colonne vertébrale.

PÉNITENCE

Louis-jean Cormier s’est peut-être dit qu’il n’avait pas le choix. Peut-être est-il effrayé à l’idée de ne pas avoir l’air de gauche à chaque moment de son existence ? Peut-être s’est-il dit qu’il ne peut pas faire carrière dans son milieu sans se soumettre au dogme féministe du moment ?

Cela confirme une chose : un certain féminisme radical aussi pénible que sermonneur patrouille dans l’espace public à la manière d’une police idéologiqu­e.

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